L’Euro 76 est la dernière édition avec la formule d’un tournoi final à quatre équipes. A partir de 1980, la phase finale regroupe 8 équipes dont le pays organisateur qualifié d’office.
Après une Coupe du Monde 1974 dominée par les Européens – Victoire de la RFA devant les Pays Bas et la Pologne, l’Euro 76 propose un plateau relevé. Le tournoi final, organisé en Yougoslavie, tient ses promesses avec un magnifique spectacle.
La République Fédérale Allemande, vainqueur de l’Euro 72 et Championne du Monde 1974, vise un triplé historique. Néanmoins, les coéquipiers de Franz Beckenbauer ne peuvent pas compter sur leur prolifique buteur, Gerd Müller (68 buts en 62 sélections). Le joueur du Bayern Munich a pris sa retraite internationale suite au sacre mondial en 1974.
Euro 1976 : Le tableau final avec le succès tchécoslovaque
Dans un tournoi final à rebondissements, la Tchécoslovaquie crée la surprise en battant successivement les Pays Bas (3-1 ap) puis les Allemands de l’Ouest en finale (2-2, 5-3 tab). La Yougoslavie, pays hôte, finit dernière du tournoi.
Euro 1976 : La Tchécoslovaquie devance les favoris
Avec 32 nations participantes, l’UEFA conserve un système de poules pour les qualifications. Les premiers des huit groupes sont directement qualifiés pour les quart de finale. Découvrez sur cet article ce qu’il en est pour l’Euro 2016 qui se déroulera en France.
L’URSS éliminée pour la première fois avant le tournoi final
Le groupe 5 des éliminatoires retient l’attention avec la présence des Pays Bas, finaliste de la Coupe du Monde 1974, la Pologne, troisième du Mondial 74, et l’Italie, vainqueur de l’Euro 68. Les pauvres finlandais sont promis à un calvaire. Finalement, les Finlandais jouent un rôle important dans ce groupe en accrochant l’Italie (0-0) à Rome privant la Squadra Azzurra de terminer première ex-æquo avec les Hollandais …et les Polonais. En dépit d’une lourde défaite (1-4) en Pologne, les « Oranjes » de Johan Cruyff terminent premiers au goal avérage en prenant notamment leur revanche contre les coéquipiers de Grzegorz Lato, meilleur buteur de la Coupe du Monde 74, au match retour à Amsterdam (3-0)
Dans le groupe 1, Les Anglais démarrent tambour battant en dominant la Tchécoslovaquie à domicile (3-0) lors du premier match. Malheureusement, pour les hommes de Don Revie , la suite est moins radieuse. Les coéquipiers de Kevin Keegan ne parviennent pas à battre le Portugal (2 matchs nuls) et perd la rencontre décisive en Tchécoslovaquie (1-2). Pour la troisième fois consécutive, l’Angleterre rate la phase finale d’une compétition internationale.
Dans les autres groupes, la logique est respectée même si le Pays de Galles profite d’un groupe ouvert avec la Hongrie et l’Autriche pour se qualifier pour les quarts de finale. Enfin, il est à souligner la victoire surprenante des Maltais contre les Grecs (2-0). Cette victoire maltaise empêche la sélection hellénique de terminer avec le même nombre de points que l’Allemagne de l’Ouest. Pourtant, les Grecs étaient prévenus après avoir déjà été accrochés par la modeste sélection maltaise lors des éliminatoires de l’Euro 72. Les autres qualifiés sont l’Espagne, l’URSS, la Yougoslavie et la Belgique qui devancent la RDA et la France.
Les quarts de finale sont marqués par la démonstration des Pays Bas contre la Belgique (5-0, 2-1). Les Hollandais se positionnent comme favoris de la compétition. Mais, la grande surprise vient de l’élimination de l’URSS par la Tchécoslovaquie (0-2, 2-2). Pour la première fois depuis la création de la compétition, le vainqueur de l’Euro 60 est absent du tournoi final. Le ballon d’or 1975, Oleg Blokhine, sauve uniquement l’honneur en évitant une défaite lors du match retour à Kiev.
Dans les autres matchs, l’Allemagne de l’Ouest de Franz Beckenbauer confirme sa solidité en écartant le vainqueur de l’Euro 64, l’Espagne (1-1, 3-1) et la Yougoslavie domine logiquement le Pays de Galles (2-0, 1-1).
La Tchécoslovaquie remporte un tournoi final de très haut niveau
Les rencontres se déroulent du 16 juin au 20 juin 1976 au stade de l’Étoile Rouge à Belgrade et au stade Maksimir à Zagreb. Les Pays Bas disputent leur premier tournoi final. La finale rêvée est la revanche de la Coupe du Monde 74 entre les « Oranjes » de Johan Cruyff et la Mannschaft de Franz Beckenbauer, futur ballon d’or 1976.
Dans la première demi-finale, les Tchécoslovaques proposent un plan efficace pour contrecarrer le flamboyant football total des Hollandais. Ceux-ci doivent attendre la seconde mi-temps et une supériorité numérique pour revenir à la hauteur de leurs adversaires (1-1). Avant les prolongations, le milieu de terrain Johann Neeskens est expulsé. Dans ce match fou, la sélection de Vaclav Jezek prend l’avantage en fin des prolongations par le buteur Zdenek Nehoda. Une nouvelle expulsion néerlandaise et un troisième but tchécoslovaque (3-1) concluent ce match haletant.
Dans l’autre demi finale, la Yougoslavie mise sur l’appui de son public pour éliminer les champions du monde allemands. En menant 2-0 à la pause, les Yougoslaves emmenés par le Bastiais Dragan Dzajic semblent se diriger vers la finale. Mais le coaching du sélectionneur allemand, Helmut Schon, est décisif. Les remplaçants Heinz Flohe (un but) et Dieter Muller (trois buts dont deux en prolongations) envoient la Mannschaft vers sa troisième finale consécutive en compétition internationale.
Favoris de la finale, les Allemands de l’Ouest se font surprendre en début de match comme en demi finale. Au bout de 25ème minute de jeu, les Tchécoslovaques mènent 2-0. L’insaisissable Dieter Müller réduit rapidement le score (1-2) mais l’équipe du capitaine Franz Beckenbauer bute sur la défense du portier Ivo Viktor. Finalement, à une minute de la fin du match, Bernd Holzenbein trouve l’ouverture et envoie les équipes en prolongations. Dans un stade acquis à leur cause, les Tchécoslovaques tiennent jusqu’à l’épreuve des tirs au but. Après sept tentatives réussies, l’Allemand, Uli Hoenness échoue et donne l’occasion à Antonin Panenka de donner la victoire à son pays. Ce tir au but victorieux de Panenka est doublement historique : la Tchécoslovaquie remporte son premier titre international et le tir en « feuille morte » de Panenka devient légendaire.
Il est à souligner que les quatre matchs de ce tournoi final finissent en prolongations avec la victoire des Pays Bas contre la Yougoslavie dans le match pour la troisième place (3-2 ap). La finale est également la première rencontre dans l’histoire de la compétition à se terminer par la tragique épreuve des tirs au but.
Le vainqueur : la Tchécoslovaquie crée une immense surprise
La Tchécoslovaquie est un surprenant Champion d’Europe. La sélection de Vaclav Jezek débute pourtant son parcours par un lourd revers à Wembley contre les Anglais (0-3). Cette défaite est la seule d’une campagne exceptionnelle marquée par les éliminations de l’Angleterre, l’URSS, les Pays Bas et la République Fédérale Allemande.
Le sélectionneur ne bénéficie pas de stars mondiales comme Cruyff, Beckenbauer ou Blokhine mais construit une équipe solide et soudée. Le gardien de but Ivo Viktor (3ème du ballon d’or 76) et le libéro Anton Ondrus sont les leaders de la défense. Sur le plan offensif, l’attaquant Zdenek Nehoda (Dukla Prague) est un attaquant imprévisible et détient le record de sélections avec l’équipe nationale tchécoslovaque (90 sélections et 31 buts). Il est à noter que le milieu Jozef Moder a marqué les seuls trois buts de sa carrière internationale lors de la qualification historique contre l’URSS en quart de finale.
Néanmoins, le joueur emblématique de ce titre européen est Antonin Panenka. Son tir au but décisif en finale est resté dans les annales du football. La technique de la « feuille morte » sur pénalty dite « Panenka » fait rêver les plus grands joueurs et enrager les gardiens de buts.
La Tchécoslovaque retombera rapidement de son nuage en étant devancée par l’Écosse lors des qualifications pour la Coupe du Monde 1978 organisée en Argentine.
La France : Une élimination en poule mais l’espoir renait
Les qualifications se suivent et se ressemblent pour les Bleus. L’équipe de France n’a plus disputé de phase finale internationale depuis la Coupe du Monde 1966 en Angleterre. L’espoir réside avec l’arrivée au commande de la sélection du mythique entraineur Stefan Kovacs. Le coach roumain vient de remporter deux Coupes des Champions avec l’Ajax Amsterdam.
Malgré un groupe abordable (Belgique, RDA et Islande), les Français débutent difficilement les qualifications avec une défaite (1-2) en Belgique, un match nul arraché en fin de match contre les Allemands de l’Est au Parc des Princes (2-2) et un score de parité en Islande (0-0). Incapable de battre la Belgique et la RDA au match retour, les coéquipiers de Henri Michel restent, une nouvelle fois, à quai. La leçon prise par les Belges contre les Hollandais volants en quart de finale (0-5, 1-2) laisse peu de regrets aux Bleus.
A la suite de ces tristes éliminatoires, Stefan Kovacs laisse sa place à Michel Hidalgo. Pour ses débuts contre le futur champion d’Europe Tchécoslovaque (2-2) le 27 mars 1975, le sélectionneur lance le jeune talentueux joueur de Nancy, Michel Platini. La future star des Bleus ouvre son compteur but sur un magistral coup franc. Le football français est prêt à reverdir en s’appuyant également sur l’épopée des Verts de Saint-Étienne (demi-finaliste de la Coupe des Champions en 1975 et finaliste en 1976).