Double vainqueur de la compétition en 1972 et 1980, l’Allemagne de l’Ouest organise son premier championnat d’Europe des nations avec le statut de grande favorite. La Mannschaft sort d’une Coupe du Monde 1986 réussie avec une défaite en finale contre l’Argentine de Diego Maradona (2-3). L’équipe du sélectionneur Franz Beckenbauer ambitionne de remporter un nouveau succès à la maison comme lors de la Coupe du Monde 1974.
Malgré l’absence des derniers demi-finalistes de la Coupe du Monde, la France et la Belgique, la concurrence s’annonce rude lors de cette phase finale pour les Allemands de l’Ouest. L’Italie et les Pays Bas bénéficient de l’arrivée de nouvelles générations talentueuses. Et l’Angleterre et l’URSS ont l’espoir de renouer avec leur passé victorieux.
Euro 1988 : Le tableau final avec la victoire des Pays-Bas
Dans un tournoi final de haute volée, les Pays-Bas remportent son premier championnat d’Europe en battant l’URSS (2-0) en finale à Munich. Les Hollandais ont créé la surprise en demi-finale en surprenant les Allemands de l’Ouest (2-1).
Équipes | Pays Bas – URSS |
Score final | 2-0 |
Date | 25 juin 1988 |
Stade | Stade Olympique, Munich (62.770 spectateurs) |
Arbitre | Michel Vautrot |
Buts | Pays Bas : Gullit (33e ), Van Basten (54e) |
Équipes | Pays Bas– Allemagne de l'Ouest |
Score final | 2-1 |
Date | 21 juin 1988 |
Stade | Volkparkstadion, Hambourg (56.150 spectateurs) |
Arbitre | Ioan Igna |
Buts | Pays Bas : R.Koeman (74e sur pén), Van Basten (88e) Allemagne de l'Ouest : Matthaus (55e sur pén) |
Équipes | URSS – Italie |
Score final | 2-0 |
Date | 22 juin 1988 |
Stade | Neckarstadion, Stuttgart (61.606 spectateurs) |
Arbitre | Alexis Ponnet |
Buts | URSS: Litovtchenko (58e), Protasov (62e) |
Euro 1988 : La Hollande gagne avec la manière en Allemagne de l’Ouest
Avec 32 nations participantes, l’UEFA conserve un système de poules pour les qualifications. Les premiers des sept groupes sont directement qualifiés pour phase finale en Allemagne de l’Ouest. Découvrez dans cet article ce qu’il en est pour l’Euro 2016 qui se déroulera en France.
La France, tenante du titre, est éliminée et l’Irlande crée la surprise
Les éliminatoires de l’Euro 88 sont moins indécis que ceux de l’édition précédente. Les favoris sont au rendez-vous même s’il est à noter la performance de l’Irlande dans le groupe 7. Ce groupe est d’ailleurs le plus disputé avec quatre équipes en course pour l’Euro en Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, l’Écosse, et donc l’Irlande. Les dernières performances des Diables rouges du meneur Enzo Scifo leur donnent le statut de favoris. Mais, avec une seule victoire contre ses trois concurrents, le demi-finaliste de la Coupe du Monde au Mexique passe à côté de ses qualifications et termine à deux points des surprenants Irlandais. L’Irlande du sélectionneur Jacky Charlton fête sa première participation à la phase finale d’une compétition internationale suite à la victoire écossaise en Bulgarie (1-0). Le coach anglais retrouvera ses compatriotes en phase finale. En effet, l’Angleterre de Gary Lineker et Chris Waddle, ne fait qu’une bouchée de la Yougoslavie à Belgrade (4-1) lors de la finale du groupe 4.
Dans le groupe 3, la France, championne d’Europe 1984 et demi-finaliste de la Coupe du Monde 1986, est en souffrance. Le sélectionneur Henri Michel doit composer avec la retraite internationale de joueurs cadres et Michel Platini effectue sa dernière saison de joueur. La défaite au Parc des Princes contre l’URSS (0-2) dès octobre 1986 douche les espoirs tricolores. Les Soviétiques, d’Igor Belanov, ballon d’or 1986, dominent ce groupe malgré la résistance de l’Allemagne de l’Est. De son coté, l’Espagne de l’attaquant Emilio Butragueno, profite de l’accroc de la Roumanie en Autriche (0-0) lors de la dernière journée pour valider son ticket pour la phase finale.
Dans le groupe 5, les Pays-Bas sont en ballade et retrouvent enfin une compétition internationale après huit années d’absence. Pour sa part, l’Italie et son duo d’attaque Vialli-Altobelli, confirme son retour au premier plan en dominant le groupe 2 malgré une défaite en Suède (0-1). Enfin, le Danemark reste sur sa lancée d’une demi-finale lors de l’Euro 84 et d’un huitième de finale au Mexique, en se qualifiant pour une nouvelle phase finale. Le Pays de Galles et la Tchécoslovaquie, vainqueur de l’Euro 76, ratent le coche en fin d’éliminatoires pour détrôner les Nordiques.
Le plateau du tournoi final est relevé avec quatre anciens champions d’Europe : l’Allemagne de l’Ouest (1972 et 1980), l’URSS (1960), l’Espagne (1964) et l’Italie (1968). L’Angleterre et les Pays-Bas nourrissent des ambitions légitimes pour rejoindre ce groupe de nations victorieuses.
Les Pays-Bas impressionnent avec un grand Marco Van Basten
Les rencontres se déroulent du 10 juin au 25 juin 1988 dans huit villes de l’Allemagne de l’Ouest. L’UEFA reconduit la formule gagnante de l’Euro 1984 avec deux groupes de quatre équipes puis les demi-finales et la finale.
Dans le groupe A, les Allemands de l’Ouest et les Italiens se neutralisent lors du match d’ouverture (1-1). Dans l’autre match, les Espagnols d’Emilio Butragueno débutent en fanfare en battant les Danois (3-2). Les Nordiques sont éliminés dès leur deuxième match après une logique défaite (0-2) contre le pays hôte avec des réalisations de Jurgen Klinsmann et Olaf Thon. Le match des pays latins entre l’Espagne et l’Italie voit la victoire de la Squadra Azzurra avec un but de Gianluca Vialli. Le futur attaquant de Chelsea forme un redoutable duo d’attaque avec son coéquipier de la Sampdoria de Gènes, Roberto Mancini. Lors des derniers matchs, l’Allemagne de l’Ouest écarte l’Espagne grâce à un doublé du futur marseillais Rudi Voller et l’Italie assure sa qualification en battant les malheureux Danois (2-0) avec des buts des remplaçants Altobelli et De Agostini. Les favoris allemands et italiens poursuivent donc l’aventure.
Dans le groupe B, l’Irlande crée le surprise pour son premier match en battant l’Angleterre (1-0) et les Hollandais sont vaincus par de solides soviétiques (0-1). L’Eire n’est pas loin de récidiver lors du deuxième match mais l’URSS parvient à égaliser (1-1). Dans le match des battus de la première journée, les Pays-Bas éliminent l’Angleterre (3-1) avec un triplé de l’attaquant Marco Van Basten. Les Soviétiques profitent de l’apathie anglaise pour valider leur qualification (3-1). L’Irlande et la Hollande se disputent âprement la deuxième place. L’équipe de Jacky Charlton passe tout prêt d’une qualification historique mais les « Oranjes » trouvent l’ouverture en fin de match par le futur bordelais Wim Kieft (1-0).
Les demi-finales s’annoncent indécises. Dans la première d’entre elles, les Allemands de l’Ouest pensent s’offrir une nouvelle finale européenne suite au pénalty de Lothar Matthaus. Mais, les Hollandais égalisent à 15 minutes de la fin sur un pénalty de Ronald Koeman et Marco Van Basten inscrit son quatrième but de la compétition (2-1). Ronald Koeman se distinguera également à la fin de match en faisant semblant de se torcher le derrière avec le maillot de son adversaire Olaf Thon et ce devant le public ouest-allemand. Une belle polémique ! Dans la seconde demi-finale, les Soviétiques du sélectionneur Valeri Lobanovski confirment leur beau parcours en disposant des Italiens en seconde mi-temps (2-0).
L’URSS et les Pays Bas se retrouvent donc en finale. Les Soviétiques ont un avantage psychologique après leur victoire au premier tour. Mais, les Hollandais ouvrent le score sur une tête rageuse de Ruud Gullit sous la barre transversale. En début de seconde mi-temps, Marco Van Basten réalise un véritable chef-d’œuvre avec une reprise de volée qui trompe le meilleur gardien de la compétition Rinat Dasaev. L’attaquant soviétique, Igor Belanov, est moins efficace en ratant notamment un pénalty. Les Pays-Bas sont de magnifiques vainqueurs avec une équipe talentueuse et spectaculaire.
Le vainqueur : les Pays-Bas prennent leur revanche de la Coupe du Monde 1974
La qualification pour la phase finale en Allemagne de l’Ouest est une délivrance pour les Bataves après trois éliminations consécutives en qualifications d’une compétition internationale. Rinus Michels, sélectionneur lors de la Coupe du Monde 1974, a repris les rênes de l’équipe en 1986 avec l’ambition retrouver le gratin européen.
L’ancien coach de l’Ajax Amstersdam dispose de joueurs de haut niveau dont le Milanais Ruud Gullit, ballon d’or en 1987. Son coéquipier au Milan AC, Marco Van Basten sort d’une première saison difficile en Italie avec de nombreuses blessures. L’attaquant arrive amoindri en Allemagne ce qui lui vaut une place sur le banc lors du premier match contre l’URSS. Sa titularisation lors du match décisif contre les Anglais est une réussite avec un triplé et lance sa compétition. Buteur en demi-finale et en finale, le Milanais est le grand homme de la compétition. Cette performance lui permet de remporter le premier de ses trois ballon d’or devant ses coéquipiers Ruud Gullit et Frank Rijkaard. Ce dernier, associé à Ronald Koeman en défense centrale, réalise une grande compétition et rejoint également le Milan AC.
Le match clé du succès néerlandais reste la demi-finale contre le pays hôte. Ce match est une revanche pour les Pays-Bas et son sélectionneur Rinus Michels. La défaite de la bande à Cruyff en finale de la Coupe du Monde 1974 est toujours en travers de la gorge des Hollandais. Le retournement de situation avec notamment le but en fin de match de Marco Van Basten rend encore plus savoureuse la victoire des Pays-Bas. L’équipe de Franz Beckenbauer prendra sa revanche en huitième de finale de la Coupe du Monde en 1990 (2-1).
Malgré de belles équipes, les Hollandais n’ont pas réussi à remporter une nouvelle compétition internationale depuis ce sacre de 1988. Les Pays-Bas seront absents de la phase finale de l’Euro 2016 en France après avoir été devancés par la République Tchèque, l’Islande et la Turquie.
L’équipe de France : la fin de la génération Platini
L’Équipe de France sort de la plus belle période de son histoire avec le titre européen en 1984 et deux demi-finales de Coupe du Monde en 1982 et 1986. Mais, la Coupe du Monde au Mexique est la fin d’un cycle avec les retraites internationales des joueurs clés comme Alain Giresse, Dominique Rocheteau et Maxime Bossis. Michel Platini, la star de cette équipe, est également en fin de carrière. Diminué physiquement par une pubalgie, le meneur de la Juventus a été moins rayonnant au Mexique malgré des buts décisifs contre l’Italie et le Brésil.
Absent lors du triste premier match des éliminatoires en Islande (0-0), Michel Platini ne peut faire la différence contre l’URSS (0-2) et en Allemagne de l’Est (0-0). La défaite contre les Soviétiques est le premier revers des Bleus à domicile en compétition depuis 1971. Ce départ laborieux compromet sérieusement les chances françaises dans la course à la qualification. En avril 1987, les Bleus battent l’Islande (2-0) pour le dernier match de Michel Platini en sélection. Ce succès sera la seule victoire de la France dans ces éliminatoires. La défaite en Norvège (0-2) en juin 1987 scelle l’élimination des Bleus.
Henri Michel profite de ces éliminatoires pour lancer de nouveaux joueurs comme deux Auxerrois : le défenseur Basile Boli et l’attaquant Eric Cantona. La mauvaise passe des Bleus continuera avec une élimination lors de la qualification de la Coupe du Monde 1990 malgré l’arrivée en cours de parcours de Michel Platini en tant que sélectionneur.