Le sélectionneur de l’équipe d’Irlande du Nord, Michael O’Neil, a dévoilé la liste des 23 joueurs retenus pour disputer l’Euro 2016 en France. L’armée verte et blanche participera à sa première phase finale et fait office de petit poucet de la compétition.
En peine de reconnaissance, les Nord-Irlandais voudront tout de même sortir avec les honneurs du Groupe C et prouver qu’ils sont les dignes successeurs de George Best. Si l’Allemagne et la Pologne semblent jouer dans une autre catégorie, ils auront à cœur de ramener au moins un point face à l’Ukraine.
La liste des 23 joueurs de l’Irlande du Nord pour l’Euro 2016
Le technicien nord-irlandais Michael O’Neil a laissé sur la touche Liam Boyce, Billy McKay, Daniel Lafferty, Michael Smith et Ben Reeves, qui figuraient initialement dans sa liste de 28 joueurs.
En revanche, Will Grigg, meilleur buteur et champion de seconde division anglaise avec Wigan, est bel et bien du voyage. Il a d’ailleurs inscrit son premier but en sélection vendredi soir, lors de la victoire (3-0) face au Belarus.
A noter que le technicien nord-irlandais, qui compte lui même une trentaine de sélections du temps où il était joueur, a du se passer du milieu de terrain offensif de West Bromwich Albion, Chris Brunt (54 sélections), victime d’une rupture des ligaments croisés début mars.
Équipe nationale d’Irlande du Nord (L’armée verte et blanche) Sélectionneur : |
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Nom | Date de naissance | Nombre de sélections | Club actuel |
Gardiens de but | |||
Alan Mannus | 19 mai 1982 | 7 | |
Michael McGovern | 12 juillet 1984 | 3 | |
Roy Carroll | 30 septembre 1977 | 44 | |
Défenseurs | |||
Craig Cathcart | 6 février 1989 | 15 | |
Jonathan Evans | 2 janvier 1988 | 49 | |
Gareth McAuley | 5 décembre 1979 | 52 | |
Luke McCullough | 28 septembre 1994 | 3 | |
Conor McLaughlin | 26 juillet 1991 | 7 | |
Lee Hodson | 2 octobre 1991 | 14 | |
Aaron Hughes | 8 novembre 1979 | 95 | |
Patrick McNair | 27 avril 1995 | 7 | |
Chris Baird | 25 février 1982 | 76 | |
Milieux de terrain | |||
Steven Davis | 1 janvier 1985 | 81 | |
Oliver Norwood | 12 avril 1991 | 29 | |
Corry Evans | 30 juillet 1990 | 30 | |
Shane Ferguson | 12 juillet 1991 | 20 | |
Stuart Dallas | 19 avril 1991 | 10 | |
Niall McGinn | 20 juillet 1987 | 12 | |
Jamie Ward | 12 mai 1986 | 13 | |
Attaquants | |||
Kyle Lafferty | 16 septembre 1987 | 48 | |
Conor Washington | 18 mai 1992 | 3 | |
Josh Magennis | 15 août 1990 | 17 | |
Will Grigg | 3 juillet 1991 | 8 |
L’Irlande du Nord sera-t-elle la risée du Groupe C de l’Euro ?
George Best avait placé l’Irlande du Nord sur la carte du monde entre 1964 et 1977. Aussi populaire que les Beatles l’ancienne gloire de Manchester United a marqué l’histoire du football, les Britanniques ont même l’habitude de dire : « Pelé good, Maradona great, George Best ».
Mais aujourd’hui, le temps de George Best est bien loin… La 42e nation FIFA, qui disputera en juin sa première phase finale depuis 30 ans, est retombée dans l’anonymat le plus complet. Elle profite de la nouvelle formule du Championnat d’Europe, à 24 équipes au lieu de 16 (voir les détails de ce changement dans cet article), pour faire son retour sur le devant de la scène.
L’Irlande du Nord devra montrer autre chose que du « kick and rush »
L’Irlande du Nord n’a pas de véritable star mais peut compter sur une solide colonne vertébrale, emmenée par le gardien Michael McGovern et la paire défensive de West Bromwich Albion composée de Gareth McAuley, qui peut également apporter son jeu de tête sur coups de pieds arrêtés, et de l’ex-mancunien Jonathan Evans. Steven Davis, autrefois pressenti comme le nouveau Franck Lampard, est la pièce maîtresse du milieu de terrain, tandis que Kyle Lafferty se démène comme il peut en attaque. Et c’est plutôt concluant : il a inscrit 7 buts en 9 matchs lors des éliminatoires.
Le traditionnel kick and rush est évidemment le leitmotiv de cette équipe, composée essentiellement de joueurs évoluant au Royaume-Uni. Le combat physique et le jeu aérien sont donc ses grandes forces, mais cela semble toutefois très insuffisant pour faire vaciller des équipes bien en place défensivement et maître du ballon.
Il va sans dire que le kick and rush est rarement payant au plus haut niveau. C’est même du pain béni pour une équipe aussi bien organisée que le champion du monde allemand, qui devrait profiter d’une très nette possession de balle lors de leur confrontation directe.
La sélection nord-irlandaise défendra son honneur à l’Euro 2016
Pour se qualifier, la bande de Michael O’Neill a du batailler face à la Roumanie, la Hongrie, la Finlande et la Grèce dans le Groupe F des éliminatoires. Avec 6 victoires, 3 nuls et 1 défaite, elle a agréablement surpris et terminé en tête de sa poule.
A l’Euro 2016, la grande chance de l’équipe d’Irlande du Nord est de n’avoir à affronter la Mannschäft que lors du dernier match, alors que celle-ci sera peut-être déjà qualifiée. Les coéquipiers de Steven Davis affronteront d’abord la Pologne de l’inévitable Robert Lewandowski le 12 juin. Avant d’en découdre avec une équipe d’Ukraine peu convaincante et dont la préparation a été très perturbée.
Voir les vaillants membres de l’armée verte et blanche se battre comme des morts de faim sur chaque ballon offrira un beau spectacle, pour peu que cela ne vire pas à la Bérézina. Si la tâche s’annonce très compliquée, voire impossible, face à l’Allemagne et à la Pologne, l’opposition de style vaudra certainement le détour.
Et qui sait, peut-être que l’Irlande du Nord arrivera à arracher sa première victoire sur la scène européenne face à l’Ukraine, une équipe en proie à de fortes tensions internes, sans parler de la situation géo-politique du pays. Insuffisant pour terminer parmi les meilleurs troisièmes et obtenir un ticket pour les huitièmes de finale, à moins d’un exploit…
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