Pourquoi Zlatan Ibrahimovic et Cristiano Ronaldo font-ils d’aussi mauvaises performances depuis le début de l’Euro 2016 ?

Lors des phases de poules de l’Euro 2016, des joueurs majeurs ont éblouis comme Luka Modric et surtout Gareth Bale, qui a porté les Gallois jusqu’aux huitièmes de finales. Par contre, deux géants ont traversé la compétition comme des fantômes : Cristiano Ronaldo et Zlatan Ibrahimovic.

Alors qu’il a qualifié à lui seul son pays pour la compétition en barrages face au Danemark, Ibra n’a pas cadré une seule frappe au cours des deux premiers matchs de la Suède dans le groupe E de l’Euro 2016. Quant à Ronaldo, il a raté tout ce qu’il a tenté, comme un penalty contre l’Autriche. Quelles sont les raisons de ces mauvaises performances ?

Zlatan Ibrahimovic a besoin de la Suède et réciproquement

La Suède, et donc Zlatan Ibrahimovic, n’a pas fait une seule frappe cadrée depuis le début du tournoi. C’est une équipe qui, bien qu’elle soit solide, ne se procure aucune occasion. Zlatan n’est donc d’aucune utilité. Ce n’est pas un joueur qui va se créer des opportunités de but, comme Bale ou Ronaldo. Ce n’est pas un bon dribbleur, il est lent, et il passe la moitié du match à marcher. Pour paraphraser le joueur : « C’est à l’équipe de s’adapter à Zlatan, ce n’est pas à Zlatan de s’adapter à l’équipe ».

C’est là où le bât blesse. Erik Hamren, en bon pragmatique scandinave, s’évertue à faire jouer son équipe en 4-4-2 dans cet Euro 2016, un système très peu adapté au style de jeu de ses joueurs, qui ne sont pas très doués balle au pied. Nous l’avons vu au PSG : Zlatan n’est pas à l’aise dans ce système. Laurent Blanc a tenté de le faire jouer avec Cavani et ce fut un désastre. Pour qu’il exprime pleinement son potentiel, Zlatan a besoin d’être seul en pointe et d’avoir une équipe qui joue pour lui.

Exit donc le Ibra taille patron tel que l’on a l’habitude de le voir en France. De plus, le Suédois a toujours du mal contre les grosses équipes ou dans les matchs à enjeu. On l’a vu en Ligue des Champions cette année. Incapable de s’adapter à un schéma qui ne tourne pas autour de lui, le Suédois est en ce moment un véritable poids mort pour son équipe qui passe le plus clair de son temps dans sa propre moitié de terrain.

Cristiano Ronaldo, le lent déclin d’un buteur providentiel

Depuis le début de la compétition, Cristiano Ronaldo a frappé 20 fois au but et n’a jamais marqué. À la différence de Zlatan Ibrahimovic, qui a besoin d’un système très rigide autour de lui, Ronaldo peut jouer à presque tous les postes de l’attaque. Au Real Madrid, Zidane le fait jouer aussi bien allier gauche qu’avant-centre quand Benzema n’est pas là. A l’Euro 2016, il ne joue pas ailier, mais, comme ses statistiques en attestent, il a tout de même des occasions de but.

Le problème est en réalité plus profond : Ronaldo est sur le déclin. Tout au long de sa carrière, il a été habitué à marquer des buts qu’il avait lui-même créés. Il a un style de jeu très athlétique, fait de longues courses qui se ponctuent par une frappe, un peu à la manière de Gareth Bale. Mais, Ronaldo prend de l’âge. Plus il répète les efforts, plus sa lucidité devant les cages diminue. Ses tentatives sont donc plus imprécises. Sa disette devant le but entraîne une forme de doute et le joueur entre dans un cercle vicieux. Pour s’en sortir, il faut qu’il marque.

Ce qui est le plus tragique dans le déclin de Ronaldo, c’est qu’il ne peut plus se cacher derrière les mauvaises performances de la Seleçao. Malgré des résultats en deçà des espérances, le Portugal joue mieux que lorsque Paulo Bento était à sa tête. Dans ces conditions Ronaldo devrait être capable de porter ses coéquipiers. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Si son physique à une part de responsabilité, c’est avant tout dans la tête que ça se joue. Ronaldo a donc les clés pour repartir de l’avant, à la différence d’Ibra dont les performances reposent quasi exclusivement sur celles de son équipe.

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