Le sélectionneur espagnol Vincente Del Bosque a rendu public une préliste de 25 joueurs et de 11 réservistes en vue de l’Euro 2016 de football. Le mardi 31 mai la liste a été réduite à 23 joueurs, Isco et Saul Niguez tous deux récents finalistes de la Ligue des Champions, ne feront pas partie de la sélection espagnole.
Les Espagnols ont encore en tête la traumatisante Coupe du monde 2014 où ils ont quitté la compétition en n’ayant remporté qu’un seul match, contre l’Australie (3-0). À cette heure-ci, la Roja a plus de doutes que de certitudes. Quels sont les joueurs qui iront à l’Euro ? L’équipe a-t-elle une chance de briller lors du tournoi ?
Présentation de la liste de l’Espagne pour l’Euro 2016
La pré-liste de Vincente Del Bosque ne présente pas vraiment de surprises. Le milieu défensif profite à plein de l’excellente saison de l’Atletico Madrid. On notera tout de même les absences de Fernando Torres et de Diego Costa en attaque ainsi que la blessure de Dani Carjaval (Real Madrid) qui profite au Gunner Hector Bellerin qui passe du statut de réserviste à celui de sélectionné.
Équipe nationale d’Espagne (la Roja) Sélectionneur : Vincente Del Bosque |
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Nom | Date de Naissance | Nombre de sélections | Club Actuel |
Gardiens |
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Iker Casillas | 20 mai 1981 | 165 | FC Porto |
David De Gea | 7 novembre 1990 | 7 | Manchester United |
Sergio Rico | 1er septembre 1993 | 0 | FC Séville |
Défenseurs |
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Jordi Alba | 21 mars 1989 | 40 | FC Barcelone |
Gerard Piqué | 2 février 1987 | 74 | FC Barcelone |
Marc Bartra | 15 janvier 1991 | 8 | FC Barcelone |
Sergio Ramos | 30 mars 1986 | 130 | Real Madrid |
Hector Bellerin | 19 mars 1995 | 0 | Arsenal |
Cesar Azpilicueta | 28 août 1989 | 13 | Chelsea |
Juanfran | 9 janvier 1985 | 16 | Atletico Madrid |
Milieux de terrain |
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Sergio Busquets | 16 juillet 1988 | 83 | FC Barcelone |
Andres Inesta | 11 mai 1984 | 107 | FC Barcelone |
Bruno Soriano | 12 juin 1984 | 6 | Villareal |
David Silva | 8 janvier 1986 | 94 | Manchester City |
Mikel San José | 30 mai 1989 | 12 | Athletic Bilbao |
Koke | 8 janvier 1992 | 20 | Atletico Madrid |
Cesc Fabregas | 4 mai 1987 | 101 | Chelsea |
Thiago Alcantara | 11 avril 1991 | 6 | Bayern Munich |
Attaquants |
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Pedro Rodriguez | 21 juillet 1985 | 55 | Chelsea |
Alvaro Morata | 23 octobre 1992 | 6 | Juventus Turin |
Aritz Aduriz | 11 février 1981 | 1 | Athletic Bilbao |
Nolito | 11 octobre 1986 | 5 | Celta Vigo |
Lucas Vazquez | 1er juillet 1991 | 0 | Real Madrid |
Réservistes |
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Segio Asenjo | 21 juin 1989 | 0 | Villareal |
Pau Lopez | 13 décembre 1994 | 0 | Espanyol Barcelone |
Diego Llorente | 16 août 1993 | 0 | Rayo Vallecano |
Jorge Meré | 12 avril 1997 | 0 | Sporting Gijon |
Jonny | 3 mars 1994 | 0 | Celta Vigo |
Pablo Fornals | 22 février 1996 | 0 | Malaga |
Marco Asensio | 21 janvier 1996 | 0 | Espanyol Barcelone |
Denis Suarez | 6 janvier 1994 | 0 | Villareal |
Inaki Williams | 15 juin 1994 | 0 | Athletic Bilbao |
Mikel Oyarzabal | 21 avril 1997 | 0 | Real Sociedad |
Quelles sont les chances de l’Espagne à l’Euro 2016 de football ?
Les Espagnols ont dominé le football mondial entre 2008 et 2012. Ils ont remporté l’Euro 2008 et 2012 et, entre temps, ont été champion du monde. 2014 a marqué la fin d’un cycle avec une élimination au premier tour de la Coupe du monde au Brésil. Xabi Alonzo, Xavi et David Villa ont pris leur retraite international. Malgré la pression populaire, la fédération a renouvelé sa confiance à Vincente Del Bosque.
Analyse du jeu et de la possible équipe espagnole à l’Euro
La Roja subit le contrecoup de la profonde mutation du football espagnol. À la suite de la crise financière qui a secoué l’Europe, les footballeurs ont commencé à immigrer, une chose impensable auparavant pour des Espagnols. Entre 2008 et 2012, le FC Barcelone et le Real Madrid fournissaient la quasi-intégralité de l’équipe. Le Barca était le dépositaire de l’identité de jeu espagnole et le Real en était la caution physique.
Même si le championnat espagnol est encore largement majoritaire, l’équipe est à l’heure actuelle un patchwork de joueurs évoluant dans plusieurs clubs d’Europe. Le jeu à une touche de balle qui a émerveillé une génération de supporters a donc beaucoup plus de mal à être intégré. Del Bosque a tout de même tenté d’opérer une greffe entre les rescapés de la génération dorée (Inesta et Busquets par exemple) et les exilés (Morata, Thiago Alcantara), mais elle à du mal à prendre.
Le deuxième facteur de déséquilibre est l’émergence de l’Atletico Madrid au plus haut niveau. Bien que l’équipe ait été privée du titre national, ses résultats en ligue des Champions ont montré que l’on pouvait être espagnol et jouer à l’italienne. Le club de Diego Simeone fournit un contingent non négligeable de joueurs qui ont une culture du jeu basé sur le physique et la rigueur défensive. Ces deux facteurs font que le jeu espagnol est devenu assez stéréotypé. Soit, la Roja est sortie vainqueur du groupe C des qualifications, mais elle a tout de même réussi à perdre contre la Slovaquie (2-1) et contre les Pays-Bas en amical alors que les Hollandais sont à la dérive.
L’Espagne arrivera-t-elle à se sortir des phases de groupe de l’Euro 2016 ?
La Roja sera dans le groupe D, en compagnie de la République Tchèque, de la Turquie et de la Croatie. Elle fait figure de favorite, mais pourrait très bien trébucher. Pour autant, l’équipe a tout de même progressé depuis la catastrophe de la Coupe du monde.
Le match contre la Croatie sera des plus intéressants. Les Croates ont un excellent milieu de terrain et un jeu très offensif. La bataille pour la zone médiane va être rude, mais les Espagnols devraient en sortir vainqueurs. Le jeu croate repose essentiellement sur Modric et Rakitic. S’ils sont neutralisés, l’équipe ne peut plus jouer. La Roja est plus homogène et plus consistante. Elle devrait s’imposer ou, à minima, faire match nul.
Contre la Turquie, on devrait assister plus ou moins au même match. Les Turcs aiment jouer au ballon et ils compensent leur manque de culture défensive par un jeu très porté vers l’offensive. En bloquant le milieu, les Espagnols devraient sevrer leurs adversaires de ballons et les forcer à courir après le score. Dans ces conditions, les hommes de Fatih Terim devraient rapidement disjoncter.
La République Tchèque, par contre, a une équipe plus âgée qui est moins portée sur le jeu rapide. Ils opposeront un défi physique et s’attendent donc à laisser le ballon à leurs adversaires pour placer des contre-attaques au moment opportun. Laisser le ballon aux Espagnols signifie se mettre dans la posture du perdant. Même s’ils arrivent à bétonner leur arrière garde, les hommes de Pavel Vrba finiront tôt ou tard par craquer et par laisser filer les trois points.