Pavel Vrba, le sélectionneur de la République Tchèque, a communiqué la liste officielle des 23 joueurs qui représenteront la Národní Tým lors de l’Euro 2016 de football en France, du 10 juin au 10 juillet. Les Tchèques seront à la lutte dans la poule D avec la Turquie, l’Espagne et la Croatie. Autant dire que la mission va être compliquée pour en sortir.
En qualifications, les Tchèques ont pris la première place du groupe A devant l’Islande. Les hommes de Pavel Vrba ont profité de l’effondrement des Pays-Bas et de l’incroyable irrégularité de la Turquie pour décrocher leur ticket. Que vaut cette sélection ? A-t-elle une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition ?
Découvrez la liste de la République Tchèque à l’Euro 2016
Malgré une blessure récurrente au genou, Tomáš Rosický figure bien dans la liste de Vrba. On imagine mal le voir sur le terrain pour les trois matchs, mais le Gunner aura sans doute une influence non négligeable en raison de son vécu international. Petr Čech, l’inamovible gardien, sera là aussi, tout comme Jaroslav Plašil qui aura la charge d’organiser le milieu de terrain.
Équipe nationale de République tchèque (la Národní Tým – l’Équipe Nationale)
Sélectionneur : Pavel Vrba |
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Nom |
Date de naissance | Nombre de sélections |
Club actuel |
Gardiens de but |
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Petr Čech | 20 mai 1982 | 98 | Arsenal |
Tomáš Vaclík | 29 mars 1989 | 1 | FC Bâle |
Tomáš Koubek | 26 août 1992 | 1 | Slovan Liberec |
Défenseurs |
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Theodor Gebre Selassie | 24 décembre 1986 | 20 | Werder Brême |
Roman Hubník | 6 juin 1984 | 24 | Sigman Olomouc |
Pavel Kadeřábek | 25 avril 1992 | 12 | Hoffenheim |
Michal Kadlec | 13 décembre 1984 | 44 | Fenerbahçe |
David Limberský | 6 octobre 1983 | 17 | Viktoria Plzeň |
Daniel Pudil | 27 septembre 1985 | 27 | Sheffield Wednesday |
Marek Suchý | 29 mars 1988 | 9 | FC Bâle |
Tomáš Sivok | 15 septembre 1983 | 37 | Bursaspor |
Milieux de terrain |
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Vladimir Darida | 8 août 1990 | 10 | Herta Berlin |
Bořek Dočkal | 30 septembre 1988 | 2 | Sparta Prague |
Daniel Kolář | 27 octobre 1985 | 14 | Viktoria Plzeň |
Ladislav Krejčí | 5 juillet 1992 | 2 | Sparta Prague |
David Pavelka | 18 mai 1991 | 5 | Kasımpaşa |
Jaroslav Plašil | 5 janvier 1982 | 81 | Girondins de Bordeaux |
Tomáš Rosický | 4 octobre 1980 | 88 | Arsenal |
Jiří Skalák | 12 mars 1992 | 7 | Brighton |
Josef Šural | 30 mai 1990 | 9 | Sparta Prague |
Attaquants |
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David Lafata | 18 septembre 1981 | 25 | Sparta Prague |
Tomáš Necid | 13 août 1989 | 37 | Bursaspor |
Milan Škoda | 16 janvier 1968 | 7 | Slavia Prague |
La République Tchèque a-t-elle une chance pour cet Euro 2016 ?
Les Tchèques ont atteint les quarts de finale de l’Euro 2012 en Ukraine et en Pologne. Ils seront guidés par trois joueurs d’expérience Plašil, Čech et Rosický. Malgré leur première place dans le groupe A des qualifications, l’équipe est moins solide qu’elle en a l’air.
Forces et faiblesses de la liste de Pavel Vrba
La République Tchèque est articulée autour d’une colonne vertébrale d’expérience mais terriblement lente : Čech, Plašil et Rosický. Ce dernier a été convoqué malgré une saison blanche à Arsenal. Bien qu’il ait été aligné lors de la victoire en amical contre la Russie et qu’il ait marqué un superbe but, il est peu probable qu’il tienne le choc pendant trois fois 90 minutes.
Outre ces trois joueurs, seuls Kadlec et Necid ont plus de 30 sélections. Le reste de l’effectif est très jeune et a très peu d’expérience internationale. Comme nous l’avons dit précédemment, la République Tchèque a profité avec l’Islande des mauvaises performances des Pays-Bas. A la différence des Islandais, qui ont placé une grande partie de leur équipe dans des championnats assez relevés, le sélectionneur a été obligé d’aller chercher des joueurs en deuxième division anglaise pour compléter sa liste. C’est symptomatique d’une nation qui n’a aucune politique de pré-formation et qui a très peu œuvré au rayonnement du foot national. Qu’elle est loin la République Tchèque de l’Euro 1996…
Si Vrba s’autorise à ne jouer qu’avec une seule sentinelle contre des équipes peu dangereuses, la musique sera différente à l’Euro en raison des pointures qui se trouvent dans le groupe. La République tchèque jouera dans un 4-2-3-1 assez typique des sélections qui cherchent avant tout à contenir l’adversaire. Dans ce système, l’équipe joue très bas et se contente d’attendre l’adversaire en opposant un double rideau défensif. Plašil et Rosický auront à la fois un rôle d’organisateurs et de formateurs auprès des jeunes pousses de l’équipe. Malgré de la bonne volonté, on voit mal les Tchèques jouer autre chose que la place de meilleur troisième.
Les Tchèques sortiront-ils du groupe D ?
On ne va pas se mentir : ils ne sont pas favoris. Les Tchèques ont déjà rencontré la Turquie en qualifications. Ils s’étaient imposés à l’aller (1-2), mais s’étaient inclinés au retour (0-2) avec une équipe largement remaniée, car la qualification était déjà acquise. Les Turcs essayeront de mettre du rythme dans la rencontre, et les troupes de Vrba se contenteront d’attendre et de procéder en contre. Le match se jouera au nombre d’erreurs défensives de chaque côté. Ne sous-estimons pas cette équipe de République tchèque qui vient de battre la Russie en match amical (2-1). Une victoire tchèque est à prévoir.
Contre la Croatie, le match sera bien plus difficile. Les Croates ont sans doute l’un des meilleurs milieux de terrain du monde avec Rakitic et Modric. Les Tchèques joueront donc très bas, avec deux sentinelles. Dans ces conditions, l’équipe risque de rapidement se retrouver scindée en deux, avec un attaquant sevré de ballon. Ce ne sera donc qu’une question de temps avant que la Croatie ne trouve l’ouverture. N’oublions pas que la République Tchèque a encaissé 14 buts (pour 19 marqués) en qualifications. C’est énorme. Petr Cech va avoir du travail.
Face à l’Espagne, cela risque d’être encore plus compliqué. La Roja aime le ballon. Elle fera tout pour le monopoliser. Dans la bataille du milieu de terrain, les Tchèques tenteront d’imposer un défi physique aux Espagnols, mais ces derniers auront du répondant. Comme face à la Croatie, les Tchèques auront quelques occasions, mais seront la plupart du temps sur le reculoir. A moins d’une défaillance généralisée des Espagnols comme à la dernière Coupe du Monde, on voit mal les Tchèques s’imposer.