Après la déception de la finale de l’Euro 2016 contre le Portugal, l’Équipe de France est repartie sur de bonnes bases lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018. Après trois matches, les Bleus sont en bonne voie pour une qualification directe pour la Russie.
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Laurent Koscielny, le patron de défense de l’équipe de France
Laurent Koscielny : le taulier de la défense française
Lors des trois premiers matches de qualification, la défense française s’est montrée solide en encaissant un seul but sur pénalty contre la Bulgarie (4-1). Dans cette défense, Laurent Koscielny s’impose comme le patron avec des performances de haut niveau. Le défenseur central d’Arsenal semble avoir passé un cap en sélection et dégage une sérénité rassurante pour ses coéquipiers. Le Gunner rayonne dans sa lecture du jeu et ses jaillissements. L’ancien Lorientais a incontestablement gagné en constance et ne réitère plus ses fameuses erreurs de concentration.
Contre les Pays-Bas (1-0), il a parfaitement couvert le coté de Layvin Kurzawa et n’a pas hésité à épauler Raphaël Varane dans son duel physique avec Vincent Janssen. Absent de l’Euro pour blessure, Raphaël Varane est revenu à son meilleur niveau chez les Bleus. Le Madrilène dispose d’une avance sur Samuel Umititi, titulaire à la fin du Championnat d’Europe 2016.
Le bémol pourrait venir des latéraux. Layvin Kurzawa, successeur de Patrice Evra, est encore tendre sur le plan défensif et le danger vient principalement de son côté gauche. Certes, le Parisien dispose de qualités offensives mais sa première mission est de bloquer son côté. Sorti rapidement sur blessure contre la Bulgarie, Bacary Sagna s’est illustré positivement (passe décisive pour Gameiro) et négativement (faute provoquant le pénalty bulgare). Le Monégasque Djibril Sidibé l’a remplacé avec sérieux mais à l’instar de Kurzawa, il ne donne pas toutes les garanties sur le plan défensif. Sagna reste la solution privilégié par Didier Deschamps sur le coté droit de la défense. Et il convient ne pas oublier le capitaine, Hugo Lloris, décisif en fin de match contre les Pays-Bas en repoussant le tir de Memphis Depay.
Milieu de terrain des Bleus : simple comme Paul Pogba
Paul Pogba, buteur décisif contre les Pays-Bas (1-0)
La France dispose d’un incroyable talent dans l’entrejeu, en la personne de Paul Pogba. Mais, l’ancien joueur de la Juventus reste sur courant alternatif et continue d’alimenter les débats sur ses performances. Sa première mi-temps contre la Bulgarie a été un récital de mauvais choix. Inexistant dans la récupération, Pogba s’est montré incapable de prendre les décisions avec le ballon. Cette pâle prestation a animé l’avant-match contre les Pays-Bas dans les médias français.
Trois jours plus tard, le Mancunien a rayonné en Hollande en rendant une copie de haut niveau avec le but victorieux en prime. Le milieu de terrain a enchaîné passes courtes judicieuses et transversales précises. Il a joué avec sobriété tout en étant omniprésent défensivement. En jouant simple, Pogba s’est imposé comme le maître à jouer des Bleus. La question est de savoir si le joueur au plus gros transfert de l’histoire du foot (voir ici le Top 5 des transferts les plus chers) pourra délaisser dans la durée ses arabesques techniques pour favoriser cette simplicité si efficace.
L’alter égo de Pogba dans l’entrejeu tricolore, Blaise Maduidi, a rendu une copie similaire. Peu inspiré contre les bulgares, le Parisien s’est relancé contre les hollandais et a contribué à la supériorité française au milieu de terrain. Sur le côté droit, Moussa Sissokho est resté fidèle à lui-même en imposant son impressionnante force physique malgré des lacunes techniques. Le nouveau joueur de Tottenham est en passe de devenir indispensable chez les Bleus.
Sur le côté gauche, Dimitri Payet, intéressant contre la Bulgarie, a connu plus de difficultés contre les Pays-Bas. L’option tactique en 4-2-3-1 nécessite un repli défensif plus important qu’avec le 4-3-3 pour les joueurs offensifs de couloirs. Or, Payet a trop souvent laissé seul le latéral gauche, Layvin Kurzawa face aux Oranjes. Et le joueur de West Ham n’a pas bonifié sa prestation avec des éclats offensifs.
Gameiro-Griezmann : un nouveau duo gagnant pour l’attaque française
Le duo Gameiro-Griezmann a dynamité la Bulgarie (4-1)
Un Madrilène est de retour à la pointe de l’attaque des Bleus…et ce n’est pas Karim Benzema ! Il s’agit du joueur de l’Atletico Madrid, Kevin Gameiro, après cinq années d’absence. L’ancien parisien a été titularisé contre la Bulgarie et les Pays-Bas après être entré en jeu en septembre dernier en Biélorussie (0-0). Lors du premier match, Gameiro a dynamité la modeste défense bulgare avec son coéquipier de club, Antoine Griezmann avec un doublé à la clé.
Contre les Pays-Bas, l’ex-lorientais n’a pas été décisif malgré une belle occasion mais a réalisé un travail important de pressing. Son association avec Griezmann est prometteuse tant en club qu’en sélection. Des automatismes se créent entre les deux joueurs. Gameiro a profité de la blessure d’Olivier Giroud pour gagner du temps de jeu. Didier Deschamps peut se réjouir de bénéficier d’une nouvelle option offensive et de la complémentarité de Griezmann avec Giroud ou Gameiro.
Si l’attaquant d’Arsenal reste un point d’ancrage précieux avec son jeu de remise, la vivacité de Gameiro et son jeu dans les petits espaces sont intéressants. Le grand perdant du retour de l’ancien joueur du FC Séville pourrait être André-Pierre Gignac. L’ancien Marseillais est moins performant en ce début de saison dans le championnat mexicain et apparaît désormais comme la troisième option à la pointe de l’attaque française.
Un autre joueur offensif est en difficulté : Anthony Martial. La rentrée de l’attaquant de Manchester United à Amsterdam a été quelconque. Le changement de tactique opéré par le sélectionneur ne convient pas à l’ancien Monégasque avec une charge défensive plus importante pour les joueurs offensifs de côté. Ses pales prestations avec Manchester le mettent également en danger. Ousmane Dembélé peut en profiter pour intégrer le groupe avec ses belles performances actuelles avec le Borussia Dortmund.
La Suède : l’adversaire numéro 1 de l’équipe de France ?
Les Suédois, co-leaders du groupe de qualifications avec les Bleus
Après le tirage au sort des groupes de qualifications en juillet 2015, les Pays-Bas étaient désignés comme les principaux adversaires des Bleus. Mais, leur non qualification à l’Euro 2016 ne semble pas qu’un simple accident de parcours. Le demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde au Brésil est dans une période sombre. La défaite logique contre les Bleus à domicile les éloigne déjà de la qualification directe.
Après ces trois premiers matches de qualification, la Suède semble être la seule nation à pouvoir gêner les Français. Après un Euro raté et la retraite internationale de sa star Zlatan Ibrahimovic, la sélection suédoise ne débutait pas les éliminatoires sous les meilleurs auspices. Pourtant, l’équipe du nouveau sélectionneur, Jan Andersson, se retrouve à égalité de points avec les Bleus après trois matches. Après avoir été accrochés et sérieusement mis en difficulté par les hollandais à domicile (1-1), les Vikings ont disposé du Luxembourg (1-0) et de la Bulgarie (3-0).
La prochaine rencontre du 11 novembre 2016 entre les deux leaders au Stade de France pourrait donc être capitale pour la suite des éliminatoires. Néanmoins, les suédois s’attendent à souffrir face aux français. Ils pourront tout de même compter sur le revenant, l’attaquant toulousain Ola Tovoinen. Mais si les Bleus jouent à leur véritable niveau, les coéquipiers d’Andreas Granqvist, repartiront de Paris avec l’objectif d’accrocher la deuxième place du groupe synonyme de barrage.
Le principal danger pour les Bleus pourrait bien être le calendrier. En effet, l’équipe de Didier Deschamps se déplace en juin prochain en Suède et reçoit fin août les hollandais. Les matches en fin et début de saison restent toujours délicats à jouer en raison d’un probable relâchement ou d’une condition physique non optimale. Mais, le sélectionneur français a suffisamment d’expérience pour mobiliser son groupe pour ces prochaines échéances.
