1N2 Prono

Rétro : L’Euro 1960 – l’organisation du premier Championnat d’Europe de l’histoire confiée à la France

Le 1er Euro de 1960 en France

Trente années après la première Coupe du Monde qui s’est déroulée en Uruguay, un Championnat d’Europe est enfin organisé. L’instigateur de cette compétition est un Français, Henri Delaunay. Décédé en 1955, le secrétaire général de la Fédération Française de Football, n’assistera pas à la naissance de la compétition. En hommage, le trophée du Championnat d’Europe est baptisé Henry Delaunay (tous les détails sur ce trophée sur cette page).

Après des éliminatoires qui ont opposé 17 sélections nationales, quatre équipes se sont qualifiées pour les demi-finales de ce Championnat d’Europe organisée en France. Le premier vainqueur du trophée Henry Delaunay sera la Yougoslavie, l’URSS, la Tchécoslovaquie ou la France.

Euro 1960 : un tournoi final à 4 nations organisé en France

17 équipes participent aux éliminatoires de ce premier Euro de l’Histoire. De grandes nations du football manquent toutefois à l’appel : l’Italie double championne du Monde 1934 et 1938, l’Allemagne de l’Ouest championne du Monde 1954, la Suède finaliste de la Coupe du Monde 1958 contre le Brésil de Pelé et l’Angleterre.

Des éliminatoires de l’Euro 1960 prolifiques en buts

Cette nouvelle compétition se dispute par matchs éliminatoires aller et retour jusqu’en demi-finale. Ces éliminatoires sont particulièrement prolifiques avec 3.79 buts par match. Il est à noter que le Général Franco refuse de laisser l’équipe soviétique entrer en Espagne pour disputer le quart de finale. L’URSS gagne donc sa place pour le tournoi final sur tapis vert.

Les quatre équipes qualifiés pour le tournoi final sont la France, troisième de la Coupe du Monde 1958, la Yougoslavie et l’URSS, quart-de-finalistes de la Coupe du Monde 58 ainsi que la Tchécoslovaquie. Après concertation, la France est désignée pour accueillir ce tournoi.

L’URSS de Lev Yashin devient le 1er Champion d’Europe

A Paris (Parc des Princes), le 10 juillet 1960

URSS - Yougoslavie 2-1 (AP)

URSS : Metreveli (49e) Ponedelnik (113e)

Yougoslavie : Galic (43e)

Spectateurs : 17 966

A Paris (Parc des Princes) le 6 juillet 1960

France - Yougoslavie 4-5

France : Vincent (12e), Heutte (43e, 62e), Wiesneski(53e)

Yougoslavie : Galic (11e), Zanetic (55e), Knez (75e), Jerkovic (78e, 79e)

Spectateurs : 26 370

A Marseille (Stade Vélodrome) le 6 juillet 1960

URSS - Tchécoslovaquie 3-0

URSS : Ivanov (34e, 56e), Ponedelnik (66e)

Spectateurs : 25 184

A Marseille (Stade Vélodrome) le 9 juillet 1960

France - Tchécoslovaquie 0-2

Tchécoslovaquie : Bubnik (58e), Pavlovic (66e)

Spectateurs : 9 438

 

Les matches se déroulent du 6 au 10 juillet 1960 au Parc des Princes (Paris) et au Stade Vélodrome (Marseille). Dans la première demi-finale, à Paris, la France domine la Yougoslavie en menant 4-2 à 15 minutes de la fin. Mais en quatre minutes, les Yougoslaves, aidés par la fébrilité française, renversent la tendance et finissent par l’emporter 5-4. A Marseille, la Tchécoslovaquie de Josep Masopust, futur ballon d’or 1962, ne réussit pas imposer son jeu face à la puissance de l’URSS. Les solides soviétiques l’emportent largement 3-0.

La finale est une opposition de style entre la technique yougoslave et le physique soviétique. Malgré un nouveau but de l’inévitable Milan Galic et la présence des talentueux attaquants Dragoslav Šekularac et Borivoje Kostić, les Yougoslaves tombent sur le fantastique portier Lev Yashin. Finalement, l’URSS décroche le premier titre de Champion d’Europe avec un but de Viktor Ponedelnik en fin de prolongations. Les Yougoslaves se consoleront en remportant la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Rome en Août 1960.

L’URSS remporte le dernier trophée de football de son histoire

L’URSS a impressionné durant cette compétition par sa solidité et sa dimension athlétique. Les talentueux Tchécoslovaques et Yougoslaves se sont cassés les dents sur le mur soviétique. La sélection de Gavril Kashalin a pu compter sur son légendaire gardien de but Lev Yashin, futur ballon d’or 1963. Le mythique portier du Dynamo Moscou a été élu dans l’équipe mondiale du XXème siècle. Mais les Soviétiques disposaient également d’autres joueurs de qualité comme le défenseur et capitaine Igor Netto et le buteur décisif Viktor Ponedelnik.

Après les Jeux Olympiques de Melbourne en 1956, l’équipe soviétique remporte son deuxième et dernier titre. Malgré cette belle génération, l’URSS chutera en quart de finale contre le Chili lors de la Coupe du Monde 1962. Lev Yashin, diminué physiquement, ne pourra faire la différence dans cette compétition.

La France : des promesses avant la désillusion du tournoi final

Après une magnifique Coupe du Monde 1958, les Français sont confiants et se qualifient sans difficulté pour le tournoi final en disposant de la Grèce (7-1, 1-1) et l’Autriche (5-2, 4-2). En jouant à domicile, la sélection d’Albert Batteux est ambitieuse. Néanmoins, pour ce premier Championnat d’Europe, l’équipe de France est décimée  par les absences sur blessure de Raymond Kopa, Just Fontaine et Roger Piantoni. Ces trois joueurs constituait le trio offensif de rêve de l’épopée de 1958 à la Coupe du Monde en Suède (3ème place). Les deux premiers ont également participé activement aux éliminatoires. Pour cette compétition, Albert Batteux dispose de seulement quatre joueurs de l’équipe de 1958, Jean Vincent, Robert Jonquet, Jean-Jacques Marcel et Jean Wisnieski.

Les Bleus ont été lâchés par leur défense en demi-finale contre la Yougoslavie. L’attaque française, emmenée par Jean Vincent, a pourtant répondu présente malgré les absences. Cette défaite est une désillusion pour les Français qui ne pourront se remobiliser pour affronter les Tchécoslovaques lors de la petite finale. Le défenseur Robert Jonquet (58 sélection) terminent sa carrière internationale sur cette déception.

Par ailleurs, ce premier Championnat d’Europe ne fut pas un succès populaire. Aucun des quatre matchs n’afficha complet. La finale entre l’URSS et la Yougoslavie attira moins de 18.000 spectateurs au Parc des Princes (capacité : 40.000 places). De même, le stade Vélodrome fut loin de faire le plein (9.438 spectateurs) pour le match de la troisième place malgré la présence de l’Équipe de France.

Rate this post
Quitter la version mobile