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Rétro : Euro 80 – l’Allemagne de l’Ouest remporte son deuxième Championnat d’Europe en Italie

euro 1980 italie

Le spectaculaire tournoi final de l‘Euro 76 donne des idées à l’UEFA. Pour la sixième édition de la compétition, les dirigeants européens décident d’élargir la phase finale à huit nations. Autre nouveauté : le pays hôte, l’Italie, est qualifié d’office sans passer par les éliminatoires.

Après la surprise tchécoslovaque lors du précédent Euro, les grandes nations souhaitent se rattraper. Les Pays Bas, finaliste de la Coupe du Monde 1978 en Argentine, l’Allemagne de l’Ouest, vainqueur de l’Euro 72, et l’Angleterre sont les favoris de cette compétition avec le pays organisateur. L’Italie a l’ambition de remporter son deuxième Championnat d’Europe des Nations sur ses terres après l’Euro 68.

Euro 1980 : Le tableau final avec la victoire allemande

Dans un tournoi final peu spectaculaire, la République Fédérale Allemande se montre la plus solide et domine en finale la surprenante Belgique (2-1). De son coté, les Italiens déçoivent et terminent à la quatrième place après leur défaite contre la Tchécoslovaquie (1-1, 8-9 tab).

Équipes Allemagne de l'Ouest –  Belgique
Score final 2-1
Date 22 juin 1980
Stade Stadio Olimpico, Rome (47.864 spectateurs)
Arbitre Nicolae Rainea
Buts Allemagne de l'Ouest : Hrubesch (10 et 88e) Belgique : Vandereycken (75e sur pen)
Équipes Tchécoslovaquie –  Italie
Score final 1-1 (9-8 tab)
Date 21 juin 1980
Stade Stade San Paolo, Naples (24.652 spectateurs)
Arbitre Erich Linemayr
Buts Tchécoslovaquie : Jurkemik (54e) Italie : Graziani (73e)

Euro 1980 : L’Allemagne de l’Ouest intraitable face à la Belgique

Pour cette nouvelle formule, les sept premiers des groupes de qualifications sont directement qualifiés pour la phase finale en Italie. 31 nations participent à ces éliminatoires et l’Italie en est exempt en tant que pays organisateur.

La surprise grecque et la chute de l’URSS lors des éliminatoires

Comme lors des éliminatoires de l’Euro 76, les Pays Bas et la Pologne se retrouvent en poule de qualifications. Dans ce groupe 4, l’Allemagne de l’Est est un sérieux outsider derrière les deux favoris. La Pologne, éliminée au second tour de la Coupe du Monde 1978, est portée par ses attaquants Grzegorz Lato et Zbigniew Boniek, futur coéquipier de Michel Platini à la Juventus Turin. Ce groupe est indécis jusqu’au bout. La RDA laisse échapper la qualification lors du dernier match à Leipzig contre les Hollandais (2-3). Les « Oranjes » orphelins de Johan Cruyff, en retraite internationale depuis 1977, terminent premiers sans avoir vaincu la Pologne (0-2 et 1-1).

Le groupe 6 est le plus serré avec les quatre équipes (Finlande, Grèce, Hongrie et l’URSS) à la lutte pour la qualification. Finalement, la Grèce décroche son billet pour sa première phase finale internationale, et ce malgré deux défaites en six matches. Malgré une déculottée en Grèce (1-8), La Finlande peut créer la surprise mais rate le coche lors de ses deux derniers matches en Hongrie (1-3) et en URSS (2-2). Avec une seule victoire contre les Grecs, les Soviétiques, vainqueurs de l’Euro 60, déçoivent une nouvelle fois et enchaînent une quatrième élimination d’affilée lors des qualifications de compétitions internationales. Il est loin le temps où l’URSS était l’épouvantail du Championnat d’Europe des Nations.

Dans les autres groupes, il est à noter le quasi sans faute de l’Angleterre emmenée par Kevin Keegan, ballon d’or 1978 et 1979. Seule l’Irlande parvient à accrocher la sélection anglaise (0-0). De son coté, la RFA débute péniblement les qualifications avec deux matches nuls vierges à Malte et en Turquie. Mais la faiblesse du groupe (le Pays de Galles est la quatrième équipe) permet aux Allemands de se qualifier sans problème. Dans le groupe 2, la Belgique écarte non sans difficulté l’Autriche et le Portugal qui s’écroule lors des deux dernières rencontres. De leur coté, l’Espagne, vainqueur de l’Euro 64, et la Tchécoslovaquie, tenante du titre, gagnent leur ticket en devançant respectivement la Yougoslavie et la France.

La phase finale s’annonce passionnante avec la présence des grandes nations. La Grèce apparaît comme l’invité surprise de ce nouveau tournoi final.

La RFA sacrée en Italie dans une phase finale peu spectaculaire

Les rencontres se déroulent du 11 juin au 22 juin 1980 au stadio Olimpico à Rome, au stade San Paolo à Naples, au stade Giuseppe Meazza (San Siro) à Milan et au stadio Communale à Turin. Deux groupes de quatre équipes sont composés. Les premiers de chaque groupe s’affrontent en Finale et les deuxièmes se contentent du match pour la troisième place.

L’engouement populaire n’est pas à la hauteur des espérances de l’UEFA. En dehors des rencontres de la Squadra Azzurra, seuls le choc RFA-Pays Bas et la Finale se jouent devant plus de 20 000 spectateurs. Le spectacle proposé n’a pas aidé à attirer les foules. La moyenne de buts  par match est faible (1.92) par rapport à l’édition précédente (moyenne de 4.75 buts par match).

Dans le groupe A, l’Allemagne de l’Ouest maitrise son sujet en disposant de son rival  hollandais (3-2) avec un triplé du futur marseillais et bordelais, Klaus Allofs et en prenant sa revanche de la finale de l’Euro 76 contre la Tchécoslovaquie (1-0). Le match nul contre la Grèce (0-0) lors de la dernière rencontre n’est qu’anecdotique sur la route de la Finale. Les Tchécoslovaques accrochent la deuxième place et leur place pour la petite finale  en tenant en échec les Hollandais (1-1). Ceux-ci se sont démobilisés après leur défaite inaugurale contre les Allemands.

Dans le groupe B, l’Italie est attendu devant son public. Le climat est pesant suite au scandale des paris truqués qui a entrainé la suspension de Paolo Rossi, le meilleur attaquant de la Squadra Azzurra. Le sélectionneur Enzo Bearzot s’appuie sur une solide base défensive de la Juventus avec notamment l’emblématique gardien Dino Zoff, champion d’Europe en 1968, les défenseurs Claudio Gentile et Gaetano Scirea et le milieu Marco Tardelli. Mais le secteur offensif est à la peine. Après un match nul contre l’Espagne (0-0) et une poussive victoire contre les Anglais (1-0), la Squadra Azzurra joue sa place contre la surprenante Belgique au bilan similaire avec une victoire contre l’Espagne (2-1) et un score de parité contre l’Angleterre (1-1). Le match est âpre et se conclut par un score vierge. La Belgique se qualifie pour la finale au nombre de buts marqués.

Les Italiens terminent leur tournoi au pied du podium en s’inclinant aux tirs au but contre la Tchécoslovaquie lors du match pour la troisième place. Cette phase finale est une désillusion pour l’Italie qui se redressera pour remporter son troisième sacre mondial deux plus tard en Espagne en battant en finale les Allemands (3-1).

La présence de la Belgique du sélectionneur Guy Thys peut être qualifiée de surprise même si les Diables Rouges disposent d’une belle génération avec le portier Jean-Marie Pfaff, les défenseurs Eric Gerets et Walter Meeuws et l’attaquant Jans Ceulemans.  Cette finale est la revanche de le demi-finale de l’Euro 72 remporté par les Allemands en terre belge. Favorite, la Mannschaft est sauvée par son improbable buteur Horst Hrubesch (1ère sélection en avril 1980 à l’âge de 28 ans). L’attaquant d’Hambourg s’offre un doublé et marque le but de la délivrance à deux minutes de la fin du match (2-1).

Le vainqueur : la nouvelle génération allemande au pouvoir

Éliminés lors du second tour de la Coupe du Monde 78 en Argentine, les Allemands de l’Ouest passent des éliminatoires paisibles malgré la contre-performance historique à Malte (0-0). La Mannschaft débarque en Italie avec l’objectif de reconquérir le titre de Champion d’Europe.

Une nouvelle génération arrive au pouvoir en sélection avec le gardien Harald Schumacher, les défenseurs Hans-Peter Briegel et Karl-Heinz Forster, le milieu Bernd Schuster et l’attaquant Klaus Allofs. Le joueur vedette est l’attaquant Karl-Heinz Rummenigge. Le joueur du Bayern Munich avait été une des seules satisfactions de la Coupe du Monde 1978 avec trois buts marqués. Avec ce tournoi réussi, Rummenigge gagne haut la main le ballon d’or 1980 en recueillant 24 places de premier sur 25 votants. Un véritable plébiscite.

Mais le héros de la finale reste Horst Hrubesch. L’attaquant, dont la carrière professionnelle a débuté à 24 ans, doit sa sélection à la blessure de Klaus Fisher. Hrubesch se signale également lors de la Coupe du Monde 1982 en étant l’unique buteur du tristement célèbre Allemagne-Autriche (1-0) et en transformant le tir au but décisif de la mythique demi-finale contre la France (3-3, 5-4 tab).

Pour la petite histoire, l’Euro 80 est la seule grande compétition internationale jouée par la révélation Bernd Schuster (20 ans en 1980 et deuxième au classement du ballon d’or). L’ancien joueur du FC Barcelone, du Real Madrid et de l’Atletico Madrid a joué seulement 21 matches avec la Mannschaft en raison d’un conflit avec le milieu de terrain Paul Breitner, de retour pour la Coupe du Monde 1982.

Dix ans plus tard en 1990, l’Allemagne de l’Ouest reviendra en Italie décrocher son troisième titre mondial avec Lothar Matthaus en chef d’orchestre. L’ancien joueur de l’Inter Milan était déjà présent dans le groupe vainqueur en 1980.

 

La France : Une élimination avec les honneurs en qualifications

Après 12 ans d’absence, la France est de retour en Coupe du Monde lors de la compétition disputée en Argentine en 1978. Placés dans un groupe difficile, les Bleus sont éliminés par les futurs champions du monde argentins et les Italiens. Malgré l’opposition relevée, l’Équipe de France et particulièrement Michel Platini n’échappent pas à la critique de l’opinion et de la presse.

Dans le cadre des qualifications pour l’Euro 80, la France se retrouve dans un groupe homogène avec la Tchécoslovaquie, tenante du titre, et la Suède qui a participé à la Coupe du Monde en Argentine. Mais, les Bleus sont privés de leur stratège Michel Platini, blessé avec l’AS Nancy Lorraine, au début des éliminatoires.

Le match nul contre la Suède (2-2) au Parc des Princes laisse des regrets aux hommes de Michel Hidalgo avec une égalisation à la dernière minute du Suédois Gronhagen. Malgré le retour de Platini, les Bleus s’inclinent en Tchécoslovaquie (0-2). La dernière victoire contre ces même Tchécoslovaques (2-1) lors du dernier match est simplement un baroud d’honneur. La France termine à un point des Champions d’Europe 76.

Malgré cette nouvelle frustrante élimination, l’Équipe de France est à l’aube d’une période dorée avec un titre de champion d’Europe et deux demi-finales de Coupe du Monde. L’arrivée de Jean Tigana et le retour d’Alain Giresse seront primordiaux pour aider Michel Platini dans sa quête de victoires.

Suivez les résultats de l’équipe de France pendant l’Euro 2016, qu’ils joueront à domicile du 10 Juin au 10 Juillet prochain, sur cette page.

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