Lors de la Coupe du Monde 2018, les Bleus feront face au Danemark, au Pérou et à l’Australie dans le groupe C. Si les hommes de Didier Deschamps sont logiquement candidats à la première place, il faudra composer avec les Danois, qui ont fait un retour fracassant au premier plan en atomisant l’Irlande en barrage (0-0 et 5-1 au retour).
Après une décennie de traversée du désert, le Danemark a retrouvé des couleurs. Faisons le point sur cet adversaire. Quelles sont ses forces et ses faiblesses ? Sur quoi est basé son jeu ? Quelles sont les individualités à suivre ?
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Le parcours de qualifications du Danemark à la CdM 2018
Les Danois ont validé leur ticket pour le Mondial 2018 à la faveur d’un match retour époustouflant en barrage face à l’Irlande (5-1), avec à la clé un triplé de Christian Eriksen. Ils ont terminé à la 2ème place du groupe B, derrière la Pologne, mais devant le Monténégro.
L’équipe s’était notamment inclinée en Pologne (3-2) et face au Monténégro (0-1) lors des qualification. De plus, elle n’avait jamais réussi à battre la Roumanie (1-1 à domicile et 0-0 à l’extérieur). Elle est toutefois invaincue depuis le mois d’octobre 2016 et a notamment tenu l’Allemagne en échec en match amical (1-1).
La dernière grosse performance du Danemark en compétition internationale a été un quart de finale lors de l’Euro 2004 au Portugal. En coupe du Monde, ce fut un huitième de finale en 2002, en Corée du Sud et au Japon. Depuis, l’équipe n’a jamais dépassé le premier tour. Les Danois ont manqué la qualification à l’Euro 2016 en échouant face à la Suède en barrages.
Voici un petit récapitulatif de son parcours international à l’Euro :
Résumé de son parcours en Coupe du Monde :
2002 : 1/8ème de finale 2006 : non qualifié 2010 : 1er tour 2014 : non qualifié
Quel est le schéma de jeu privilégié du Danemark ?
À la suite de la défaite en barrages d’accession à l’Euro 2016, Morten Olsen a été remplacé par le pragmatique entraîneur norvégien Age Hareide. Ce dernier a pris le contrepied de son prédécesseur en privilégiant un jeu basé sur la contre-attaque et le défi physique au milieu du terrain. Olsen, lui, avait tenté de mettre en place un football axé sur la possession de balle. En raison du manque de qualité de l’effectif, cette tactique fut un échec.
Hareide, sans surprise, aligne un 4-3-3 avec un ou deux récupérateurs selon les cas. L’équipe est organisée autour d’une charnière centrale d’expérience : Agger/Kjaer. Le premier a joué pendant 8 ans à Liverpool et il est retourné en 2014 dans son club formateur de Brondby. Kjaer a joué à Lille et il évolue à Séville depuis cette saison. Les cages sont gardées par le fils de Peter Schmeichel, Kasper, champion d’Angleterre 2016 avec Leicester.
Au milieu, on retrouve Christian Eriksen, joueur majeur de Tottenham depuis 4 saisons. Le poste d’attaquant de pointe est la propriété de Jorgensen (Feyenord), lequel est supplée par Braithwaite (Middlesbrough et ex-Toulouse), voire Nicklas Bendtner. Le reste de l’effectif est très changeant. Il faudra s’attendre à des surprises. Parmi les joueurs qui émergent, notons par exemple Pierre-Emile Hojberg (Augsboug).
Le joueur à suivre : Christian Eriksen, milieu de terrain
Christian Eriksen est l’arme numéro un du Danemark. C’est un milieu offensif très technique, créatif, doté d’une excellente vision du jeu et très bon sur coup franc. À Tottenham, il forme un trident offensif avec Kane et Ali. C’est un joueur capable de faire la différence dans les vingt mètres adverses ou de faire une passe décisive pile dans le bon tempo. Tour à tour comparé à Modric, Inesta ou Michael Laudrup, Eriksen est aussi important sur le terrain que discret en dehors.
Pisté par le FC Barcelone alors qu’il allait aborder sa dernière année de contrat à l’Ajax Amsterdam, il a décidé d’honorer sa dernière annuité puis de filer ensuite à Tottenham. Preuve qu’il est bien conseillé et qu’il a la tête sur les épaules. Son talent n’a pas échappé à Franck De Boer, son ancien entraîneur à l’Ajax : « Je pense qu’il est prêt pour aller dans un club d’un échelon encore plus haut. Il possède tout ce qu’un joueur du FC Barcelone doit avoir. Il dispose d’une vue d’ensemble du jeu, il a une éthique de travail, et il frappe bien des deux pieds. »
En équipe nationale, il a marqué 21 buts en 75 sélections. En plus d’être un joueur clé de l’effectif, sa polyvalence a rendu de grands services à Hareide. Il a joué à peu près tous les postes offensifs : en 10, en meneur de jeu, en soutien d’une paire d’attaquants et même en ailier gauche dans un 3-4-3 expérimental. S’il y a un joueur à marquer à la culotte, c’est bien lui.
Comment la France peut-elle battre le Danemark à la Coupe du Monde ?
Le Danemark, qu’il joue en 4-3-3, en 4-2-3-1 ou en 3-4-3, mettra beaucoup de présence au milieu de terrain. L’équipe de France à deux choix : accepter le défi physique et tenter de prendre le dessus dans l’entrejeu, ou alors déporter son jeu sur les ailes en se positionnant en 4-4-2.
Le 4-4-2 n’a jamais été une grande réussite. C’est le système qu’avait choisi Deschamps lors des poules de l’Euro 2016 et qu’il avait abandonné à partir des huitièmes de finale. Dernièrement, la France avait péniblement battu la Bulgarie et la Biélorussie dans cette disposition tactique. Opter pour un 4-4-2 suppose de laisser l’animation des couloirs à Mbappé et Coman, lesquels dédoubleront avec Kurzawa et Sidibé. Soyons honnêtes : faire reposer le jeu de la France sur deux jeunes joueurs, plus deux défenseurs dont l’apport offensif est très discutables, est une idée discutable.
Deschamps devra donc accepter le combat et aligner une équipe ambitieuse en 4-3-3 avec Kanté à la récupération et une paire Matuidi/Tolisso ou Pogba/Matuidi de manière à ne pas tout faire reposer sur les ailes. On pourrait aussi imaginer un 4-2-3-1 avec Kanté/Tolisso ou Kanté/Pogba au milieu et Griezmann en soutient de Giroud. Il faudra de toute façon muscler le milieu pour ne pas laisser le moindre espace à Eriksen.