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Rétro : Euro 2004 – La Grèce championne d’Europe à la surprise générale au Portugal

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La douzième édition du Championnat d’Europe des Nations au Portugal est attendue avec impatience par de nombreuses équipes. En effet, la Coupe du Monde 2002  a laissé un gout amer à de nombreuses grandes nations européennes comme la France et le Portugal (éliminés au premier tour), l’Italie (défaite en 1/8ème de finale contre la Corée du Sud) et les Pays-Bas et la République Tchèque (non qualifiés).

Après un magnifique Euro 2000, l’UEFA ne change pas la formule à l’exception de la mise en place du but en argent au détriment du but en or. L’équipe menant au score à la fin de la première période de prolongation est déclaré gagnante. Cette règle sera supprimée dès la fin de la compétition. L’UEFA n’accueille pas de nouvelle nation lors de cette édition. Mais, la Lettonie participe à son premier tournoi final après une qualification historique contre la Turquie, troisième du Mondial 2002.

Euro 2004 : Le tableau final avec la victoire de la Grèce

Dans ce tournoi final à 16 nations, la Grèce remporte son premier championnat d’Europe en battant le Portugal (1-0) en finale à Lisbonne. Les Grecs éliminent les Français en quart de finale (1-0) puis la République Tchèque en demi-finale (1-0).

Équipes  Grèce –  Portugal
Score final 1-0
Date 4  juillet 2004
Stade Estadio da Luz, Lisbonne (62.865 spectateurs)
Arbitre Markus Merk
Buts Grèce : Charisteas (57e),
Équipes  Portugal –  Pays-Bas
Score final 2-1
Date 30 juin 2004
Stade Estadio José Alvalade, Lisbonne (46.679 spectateurs)
Arbitre Anders Frisk
Buts Portugal : Ronaldo (26e), Maniche (58e) Pays-Bas : Andrade (63e)
Équipes  Grèce –  République Tchèque
Score final 1-0 (but en argent)
Date 1er juillet 2004
Stade Estadio do Dragao, Porto (42.449 spectateurs)
Arbitre Pierluigi Collina
Buts Grèce : Dellas (105+1e),

Euro 2004 : La Grèce remporte son premier titre européen

Avec 50 nations participantes, l’UEFA conserve un système de poules pour les qualifications. Les premiers des dix groupes sont directement qualifiés pour la phase finale au Portugal. Les dix seconds s’affrontent en matches de barrage pour les cinq dernières places. Découvrez dans cet article ce qu’il en est pour l’Euro 2016 qui se déroulera en France.

Les grandes nations assurent en qualifications

Zinedine Zidane et l’Équipe de France réalisent le grand chelem lors des qualifications de l’Euro 2004

Lors de ces qualifications de l’Euro 2004, les grandes nations répondent présentent. La France, l’Allemagne et l’Angleterre terminent invaincues dans leur groupe et obtiennent directement leur ticket pour le Portugal. Les Anglais de David Beckham restent toutefois sous la menace de la Turquie jusqu’au dernier match. Le demi-finaliste surprise de la Coupe du Monde 2002 ne parvient pas à battre la sélection anglaise à Istanbul (0-0) et doit donc passer par les barrages. Il est à noter le grand chelem de la France dans un groupe peu relevé. Malgré une défaite au Pays de Galles (1-2), l’Italie d’Alessandro Del Piero valide également son billet pour l’Euro.

Éliminés lors des qualifications de la Coupe du Monde 2002, les Hollandais sont remontés pour ces éliminatoires. Mais, l’équipe de Dick Advocaat tombe sur la République Tchèque également revancharde après leur élimination en barrage de Coupe du Monde 2002 contre la Belgique. Les deux équipes partagent les points au match aller aux Pays-Bas. Au match retour, les coéquipiers de Pavel Nedved, ballon d’or 2003, profitent de l’expulsion précoce d’Edgar Davids pour empocher la victoire (3-1). Les Pays-Bas sont condamnés à jouer les barrages.

Dans les autres groupes, la Suisse se qualifie pour son deuxième Championnat d’Europe après l’Euro 96 en devançant la Russie et l’Irlande. La Bulgarie fait son retour sur la scène internationale en disposant de deux mondialistes 2002, la Croatie et la Belgique. Les deux pays nordiques, la Suède et le Danemark, dominent leur groupe. Néanmoins, les Danois, vainqueurs de l’Euro 92, éprouvent des difficultés à écarter la Norvège, la Roumanie et la Bosnie-Herzégovine. Les quatre équipes terminent en deux points. Enfin, le dernier groupe est le théâtre d’une surprise avec la qualification directe de la Grèce au dépend de l’Espagne, et ce malgré un départ catastrophique (deux défaites).

Lors des barrages, l’Espagne et les Pays-Bas confirment leur statut de favoris en disposant respectivement de la Norvège (2-1, 3-0) et de l’Écosse (0-1, 6-0). Les Néerlandais étrillent les Écossais au match retour avec notamment un triplé de Ruud Van Nistelrooy. Les Russes et les Croates gagnent leur ticket pour l’Euro dans la douleur avec des victoires décisives à l’extérieur au Pays de Galles (1-0) et en Slovénie (1-0). Dans la dernière confrontation des barrages, la Lettonie réalisent l’exploit en battant la Turquie (1-0, 2-2). Les Turcs peuvent s’en vouloir après avoir mené 2-0 lors du match retour à Istanbul.

La Lettonie est le seul pays novice qualifié pour le Championnat d’Europe 2004. Par rapport à l’Euro 2000, il est à noter le retour de la Croatie, la Russie, la Suisse, la Bulgarie et de la Grèce, absente depuis l’Euro 1980. A contrario, la Slovénie, la Serbie-Monténégro (ex-Yougoslavie), la Roumanie, la Turquie, la Norvège et la Belgique , présentes en 2000, n’ont pas réussi à se qualifier.

Les Grecs privent les Portugais d’un succès à domicile

La Grèce bat la République Tchèque en demi-finale avec le but en argent (1-0).

Le Portugal, pays hôte, la France, double championne d’Europe (1984 et 2000) et la République Tchèque sont les favoris de ce tournoi final. Dès le premier match de la compétition, le Portugal chute face aux surprenants grecs (1-2). La peur d’une nouvelle élimination prématurée après celle de la Coupe du Monde 2002 envahit le pays. Le sélectionneur Luiz Felipe Scolari bénéficie pourtant de joueurs de haut niveau avec Luis Figo, Rui Costa, Deco, Pauleta et la révélation Cristiano Ronaldo. Le jeune joueur de Manchester United gagne d’ailleurs sa place de titulaire dès le troisième match de la Seleçao. Après cette mauvais entame, les Portugais se rattrapent en dominant les Russes (2-0) puis les Espagnols (1-0) dans le match de la peur. La deuxième place est prise par la Grèce. La sélection d’Otto Rehhagel confirme sa victoire initiale en accrochant l’Espagne de Raul et de Fernando Morientes (1-1). La courte défaite contre la Russie (1-2) leur permet de devancer au goal-average la sélection espagnole. Une nouvelle désillusion pour la Roja après le Mondial 2002.

Dans le groupe B, l’Angleterre fait la meilleure impression mais termine derrière la France. Les Bleus gagnent un succès inespéré contre l’équipe de Sven-Goran Eriksson grâce à un doublé de Zinedine Zidane en fin de match. Coté Anglais, l’attaquant Wayne Rooney, est la révélation de ce début de tournoi avec deux doublés contre la Suisse (3-0) et la Croatie (4-2). Le groupe C termine par une polémique suite au match nul entre le Danemark et la Suède (2-2). Ce résultat qualifie les deux équipes nordiques et élimine l’Italie au goal-average particulier. Les matches entre ces trois équipes se sont tous soldés par un match nul et le 2-2 entre Suédois et Danois les qualifie au nombre de buts marqués. La Squadra Azzurra de Giovanni Trapattoni accusera ses deux rivaux de s’être arrangés. De son coté, la Bulgarie rate complètement sa compétition avec trois défaites et huit buts encaissés.

Dans le « groupe de la mort », les Tchèques confirment leur statut avec trois victoires. Lors des trois matches, la sélection de Karel Bruckner est menée au score avant de renverser la tendance. L’attaquant de Liverpool, Milan Baros, est le buteur providentiel tchèque avec trois réalisations. Les Pays-Bas accrochent difficilement la deuxième place qualificative avec une seule victoire contre la Lettonie (3-0). Les coéquipiers de Frank De Boer obtiennent un match nul en fin de match contre les Allemands (1-1) et s’inclinent contre les Tchèques (2-3) après avoir pourtant mené 2-0. De leur coté, les Allemands de Rudi Voller sortent de la compétition avec aucune victoire et un match nul peu glorieux face à la Lettonie. Cet échec sera paradoxalement salvateur pour la Mannschaft en vue de sa Coupe du Monde 2006. Le nouveau sélectionneur, Jurgen Klinsmann, lancera une nouvelle génération de joueurs et adoptera un style de jeu plus attractif et offensif.

Pour sa première compétition internationale, Cristiano Ronaldo marque en demi-finale contre les Pays-Bas

En quart de finale, la République Tchèque domine sans difficulté le Danemark (3-0) avec deux nouveaux buts de Baros et les Pays-Bas finissent par éliminer la Suède au terme d’un match passionnant mais sans but (0-0, 5-4 tab). Le match le plus haletant est l’opposition entre le Portugal et l’Angleterre. Les Three Lions ouvrent la marque en début de match par Michael Owen avant d’être rejoints en fin de match sur un but de Helder Postiga. La prolongation est également magnifique avec des buts de Rui Costa (2-1) puis de Franck Lampard (2-2). Finalement, Ricardo, le portier portugais, est le héros du match en arrêtant le tir au but de Darius Vassell avant de transformer le tir au but décisif. La surprise vient du dernier quart de finale avec la qualification de la Grèce. Les Grecs, solides défensivement, résistent aux assauts des Français et gagnent leur ticket pour la demi-finale avec un but de la tête d’Angelos Charisteas.

Les Portugais maîtrisent mieux la demi-finale en écartant les Pays-Bas (2-1) malgré une fin de match crispante. Les Hollandais ne méritaient pas d’aller plus loin avec un seul succès dans la compétition. Dans l’autre demi-finale, les Tchèques partent avec les faveurs des pronostics et semblent disposer des qualités nécessaires pour mettre fin au beau parcours des Grecs. Mais, la baraka grecque continue : Tomas Rosicky et Jan Koller trouvent la transversale et Pavel Nedved, le métronome tchèque, sort blessé en première mi-temps. La Grèce réalise le hold-up parfait en prolongation avec le but en argent du Romain Traianos Dellas. Les Tchèques ne rééditeront pas la performance de la Tchécoslovaquie à l‘Euro 76.

La finale est donc le remake du match d’inauguration entre le Portugal et la Grèce. La sélection portugaise peut être le deuxième équipe après les Pays-Bas en 1988 à remporter la compétition européenne après un défaite au premier match. Poussée par son public, l’équipe de Scolari met la pression mais ne parvient à contourner le bloc défensif grec. A la 57ème minute, Angelos Charisteas ouvre le score sur une nouvelle tête. En dépit d’une domination sans partage, les coéquipiers de Luis Figo sont incapables de tromper Antonios Nikopolodis. La Grèce du capitaine Theodoros Zagorakis crée une magnifique surprise en soulevant pour la première fois un trophée international.

Le vainqueur : la Grèce, championne d’Europe avec une défense de fer

La Grèce, championne d’Europe surprise au Portugal

La Grèce participe à sa troisième compétition internationale après l’Euro 80 et la Coupe du Monde 1994. Le souvenir du Mondial catastrophique aux États-Unis (trois défaites, 10 buts encaissés et 0 but marqué) est resté gravé dans les mémoires des supporters grecs. La sélection d’Otto Rehhagel est le petit poucet du groupe A avec le Portugal et deux anciens vainqueurs  l’Espagne (1964) et la Russie (1960 avec l’URSS). Après leur qualification historique, les Grecs éliminent les trois favoris lors de la phase éliminatoire, la France (1-0) en quart de finale, la République Tchèque (1-0) en demi-finale et le Portugal (1-0) en finale. Ce parcours rappelle l’exploit du Danemark en 1992.

L’équipe du capitaine Theodoros Zagorakis s’appuie sur un solide bloc défensif avec un marquage individuel stricte. Cette tactique a permis de maîtriser les grandes nations possédant des individualités de haut niveau. Le titre de meilleur joueur du tournoi décerné au milieu défensif Zagorakis symbolise bien le style de jeu mis en place par Otto Rehhagel. Les Grecs, à l’instar d’Angelos Charisteas (trois buts) sont également opportunistes et performants dans le jeu de tête. Il est à noter que les Grecs ont perdu le seul match où ils apparaissaient favoris contre la Russie (1-2). Les aficionados du beau jeu peuvent se montrer déçus de la victoire de la prudente sélection hellénique mais la Grèce n’a pas volé sa victoire.

Les lendemains seront moins chantants pour la Grèce avec une élimination dès les qualifications de la Coupe du Monde 2006. Otto Rehhagel, surnommé le roi Otto, quittera la tête de la sélection grecque après l’élimination au premier tour lors de la Coupe du Monde 2010. Pour la petite histoire, le buteur Angelos Charisteas et le milieu Angelo Basinas joueront en Ligue 1 lors de la saison 2010-11 sous le maillot d’Arles-Avignon. Le bilan sera peu fameux avec une dernière place au classement et un départ prématuré des deux champions d’Europe 2004.

La France : un nouvel échec après le fiasco de la Coupe du Monde 2002

La Grèce et Angelo Charisteas éliminent la France de Fabien Barthez en quart de finale

Après deux campagnes victorieuses en 1998 et en 2000, l’échec de la Coupe du Monde 2002 (élimination au premier tour) est vécu comme un accident. Les Bleus du nouveau sélectionneur Jacques Santini se baladent dans leur groupe de qualification avec huit succès en huit matches. Les coéquipiers de Zinedine Zidane remportent la Coupe des Confédérations à domicile en 2003 et perdent un seul match durant cette période contre la République Tchèque en match amical (0-2). La large victoire 3-0 en Allemagne contre les finalistes du Mondial 2002 en novembre 2003 laisse présager de belles choses pour le Championnat d’Europe 2004. Thierry Henry, l’attaquant d’Arsenal, est au sommet de sa forme et termine deuxième place du ballon d’or 2003 derrière Pavel Nedved.

Pour leur premier match au Portugal, les Français sont malmenés par les Anglais. Fabien Barthez sauve les Bleus en stoppant le pénalty de David Beckam qui aurait permis à l’Angleterre de mener 2-0. Finalement, un doublé de Zinedine Zidane dans les derniers instants du match permet à l’équipe de Jacques Santini d’entamer la compétition par une victoire inespérée. Pour plus d’informations sur ce match renversant de l’Euro 2004, rendez-vous sur cette page.  La France sort en tête de son groupe malgré des frayeurs contre la Croatie (2-2). Lors de ces matches du premier tour, la défense française montre d’inquiétants signes de fébrilité.

Néanmoins, la France est grandement favorite en quart de finale contre les modestes grecs. La future probable demi-finale contre la République Tchèque est déjà dans les têtes. Privés de Patrick Vieira et de Willy Sagnol, les Bleus butent inlassablement sur la défense hellénique. Dans ce match fermé, les Grecs trouvent l’ouverture sur une tête d’Angelos Charisteas en seconde mi-temps. Les entrées de Louis Saha, Sylvain Wiltord et de Jérome Rothen n’y changeront rien. La France sort par la petite porte de cet Euro 2004.

Suite à ce Championnat d’Europe raté, Bixente Lizarazu et Marcel Desailly mettent fin à leur carrière internationale. Les derniers pas des deux Champions du Monde 98 sous le maillot bleu ne sont pas glorieux. Le latéral gauche est débordé sur le but de la Grèce en quart de finale et le défenseur central se troue pour son seul match de la compétition contre la Croatie. De son coté, Jacques Santini, critiqué pour le positionnement excentré de Zinedine Zidane, rejoint Tottenham et laisse sa place à Raymond Domenech.

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