Après le succès de la co-organisation de l’Euro 2000, l’UEFA décide de reconduire ce modèle pour la treizième édition du Championnat d’Europe des Nations. La Suisse et l’Autriche sont retenues pour accueillir cet événement. L’Euro 2008 est attendue avec impatience et s’annonce palpitant. Les équipes européennes ont dominé la Coupe du Monde 2006 avec quatre équipes dans le dernier carré (l’Italie, la France, l’Allemagne et le Portugal).
Pour cette nouvelle édition, l’UEFA accueille un nouveau pays avec le Kazakhstan. Placé dans le groupe A, les Kazakhs remportent deux matches dont une victoire contre la Serbie (2-1) fatale aux coéquipiers de Nemanja Vidic dans la course à la qualification. Une belle entrée en matière.
Euro 2008 : Le tableau final avec la victoire de l’Espagne
Dans ce tournoi final à 16 nations, l’Espagne remporte son deuxième championnat d’Europe en battant l’Allemagne (1-0) en finale à Vienne. Les Espagnols éliminent les Italiens en quart de finale (0-0, 4-2) puis la Russie en demi-finale (3-0).
Équipes | |
Score final | 1-0 |
Date | 29 juin 2008 |
Stade | Stade Ernst Happel, Vienne (51.428 spectateurs) |
Arbitre | Roberto Rosetti |
Buts | Espagne : Fernando Torres (33e) |
Euro 2008 : L’Espagne sur le toit de l’Europe 44 ans après son premier titre
Avec 51 nations participantes, l’UEFA conserve un système de poules pour les qualifications. Les deux premiers des sept groupes sont directement qualifiés pour la phase finale en Suisse et en Autriche. Découvrez dans cet article ce qu’il en est pour l’Euro 2016 qui se déroulera en France.
L’Angleterre, seule grande nation éliminée lors des qualifications
Pour ces qualifications de l’Euro 2008, les équipes européennes sont réparties dans sept groupes selon leurs résultats dans les deux dernières compétitions internationales (qualifications et phases finales) : la Coupe du Monde 2006 et l’Euro 2004. Lors de ces éliminatoires, les favoris confirment leur statut à l’exception de la sélection anglaise. L’Angleterre est ainsi la seule nation des deux premiers chapeaux à ne pas valider son ticket pour la phase finale en Suisse et en Autriche.
Quart de finaliste mondiale, l’équipe du sélectionneur Steve Mac Claren est favorite du groupe E devant la Croatie et la Russie. Les coéquipiers de David Beckham sont en bonne voie pour se qualifier avant de s’effondrer lors de ses deux derniers matches contre la Russie (1-2) puis la Croatie à Wembley (2-3). Un point suffisait au bonheur des Anglais. Les Three Lions ratent leur premier championnat d’Europe depuis l’Euro 84 en France. Les Anglais peuvent se consoler en admirant le beau jeu proposé par leurs bourreaux croates et russes lors de la phase finale.
Dans les autres groupes, la logique est respectée. Il est à noter tout de même la déception de l’Ukraine, quart de finaliste à la Coupe du Monde 2006. Les coéquipiers d’Andrei Chevtchenko sont tombés dans un groupe très difficile avec les deux finalistes de la Coupe du Monde, l’Italie et la France. Les Ukrainiens ne s’invitent pas à la course à la qualification et laissent les Écossais jouer en vain les trouble-fêtes. Dans les autres groupes, la Grèce réalise des éliminatoires de qualité en dépit d’une claque à domicile contre le voisin Turc (1-4). La sélection d’Otto Rehagel défendra son titre en Suisse et en Autriche.
L’Euro 2008 est le premier championnat d’Europe pour deux nations : le pays co-organisateur, l’Autriche et la Pologne. 11 sélections européennes sur 14 présentes en Allemagne en 2006 participent à la phase finale de ce nouveau tournoi final. Seules l’Angleterre, la Serbie et l’Ukraine ne sont pas au rendez-vous.
L’Espagne de Fernando Torres domine l’Allemagne en finale
Dans le groupe C , les Pays Bas survolent le groupe de la « mort » en étrillant successivement les Italiens (3-0), les Français (4-1) puis les Roumains (2-0). Le jeu rapide en contre-attaque de l’équipe du sélectionneur Marco Van Basten est impitoyable pour ses adversaires. Les Bataves s’imposent comme les favoris de cette compétition avec leur attaque flamboyante. Dans la lutte pour la deuxième place, les Roumains accrochent les Français (0-0) puis les Italiens (1-1). Le match contre la Squadra Azzurra laisse des regrets car l’équipe roumaine mène au score avant d’être rejoint et de rater un pénalty par Adrian Mutu. La Roumanie laisse passer sa chance de confirmer son beau parcours en éliminatoires (premier de leur groupe devant les Pays-Bas). Les Italiens gagnent le droit de poursuivre l’aventure en disposant de faibles Français (2-0). Certes, les Bleus sont privés rapidement de Franck Ribéry (blessure) puis d’Eric Abidal (expulsion) mais la sélection de Raymond Domenech ne mérite pas un meilleur sort sur ce tournoi.
Éliminés en phase de poule en 2004, les Espagnols remportent leurs trois matches en 2008 avec une victoire éclatante contre la Russie (4-1), un succès accroché dans les derniers instants contre la Suède (2-1) et une victoire en roue libre contre les Grecs à l’agonie (2-1). Les Champions d’Europe en titre possèdent le plus mauvais bilan de la compétition avec trois revers. Après un début catastrophique contre la Roja (1-4), les Russes s’offrent une finale contre les Suédois en disposant des Grecs (1-0) lors du second match. Malgré Zlatan Ibrahimovic (deux buts dans la compétition), les Scandinaves s’inclinent contre les Russes (0-2) et s’arrêtent à ce niveau du tournoi.
Dans le groupe B, les Croates réalisent le grand chelem avec une victoire contre les Allemands (2-1) en point d’orgue. L’équipe de Joachim Low doit attendre le dernier match et un succès étriqué contre le pays organisateur, l’Autriche, pour obtenir son billet en quart de finale. De leur côté, les Polonais et les Autrichiens affichent un bilan peu reluisant avec un nul et deux défaites chacun. L’Autriche évite l’humiliation de trois défaites en égalisant dans les arrêts de jeu contre la Pologne (1-1).
Dans le dernier groupe, l’autre pays organisateur, la Suisse, n’est également pas à la fête. Lors du premier match contre la République Tchèque (0-1), la sélection de Kobi Kuhn perd son meilleur attaquant et capitaine, Alexander Frei. Les Suisses sont même éliminés dès la deuxième rencontre après leur défaite sur le fil contre les Turcs (1-2). De leur coté, Les Portugais assurent la première place dès le deuxième match avec deux succès contre la Turquie (2-0) et la République Tchèque (3-1) avant de s’incliner avec les remplaçants contre la Suisse (0-2). La deuxième place se joue entre les Tchèques et les Turcs. Les coéquipiers de Pavel Nedved se dirigent tranquillement vers le quart de finale en menant 2-0 à 15 minutes du terme avant d’être renversés par de surprenants Turcs (3-2) dont deux réalisations de Nihat, l’attaquant de Villarreal. En cas d’égalité, les deux équipes se seraient départagés aux tirs au but.
En quart de finale, l’Espagne est le seul premier de poule à se qualifier pour les demi-finales. La sélection de Luis Aragonés souffre face à la Squadra Azzurra, pourtant privés de Gennaro Gattuso et d’Andrea Pirlo. Les Espagnols doivent leur salut aux tirs au but et à Iker Casillas (0-0, 4-2 tab). La surprise des quarts de finale est sans conteste la victoire russe contre l’épouvantail hollandais (3-1 ap). Les hommes de Marco Van Basten pensent avoir fait le plus dur en égalisant dans les derniers instants par Ruud Van Nistelrooy. Mais, lors d’une mémorable prolongation, les Russes avec un magistral Arschavin font plier les Bataves. Marco Van Basten, le sélectionneur, n’imitera pas Marco Van Basten, le joueur, vainqueur de l’Euro 88. De leur coté, les Portugais sont dominés logiquement par les Allemands sans donner l’impression de pouvoir vraiment les inquiéter. Une désillusion pour Cristiano Ronaldo qui se consolera en remportant son premier ballon d’or en fin d’année. Dans le dernier quart de finale, la Turquie, handicapée par de nombreuses blessures ou suspensions, tient le choc contre la Croatie jusqu’à la 119ème minute et le but de l’ancien nantais Ivan Klasnic. Mais les Turcs impressionnent une nouvelle fois par leur capacité de réaction et égalisent par Semih Senturk dans les derniers instants de la prolongation. L’équipe de Slaven Bilic ne s’en remet pas et s’incline finalement aux tirs au but.
La fabuleux parcours de la Turquie s’arrête en demi-finale face à l’Allemagne. Les derniers instants sont cette fois-ci fatals à la sélection de Fatih Terim. Après être revenus à 2-2 par l’inévitable Semih Senturk, les Turcs sont sortis par un but de Philipp Lahm à la dernière minute (2-3). La Turquie a été un rayon de soleil dans cette compétition avec des matches fous et renversants. Pour leur part, les Allemands se qualifient en finale avec l’objectif de remporter leur quatrième championnat d’Europe des Nations après ceux de 1972, 1980 et 1996. Dans l’autre demi-finale, les Espagnols laminent de nouveau les Russes avec trois réalisations en seconde mi-temps (3-0). Les coéquipiers d’Arschavin n’avaient plus de jus après leur splendide quart de finale contre les Pays-Bas.
En finale, les Allemands débutent bien mais la Roja, sans David Villa blessé, reprend rapidement le contrôle du match et ouvre le score par Fernando Torres. Les Espagnols mettent leur jeu de passes en place et maitrisent la Mannschaft. Le capitaine, Michael Ballack, rate l’occasion d’égaliser en seconde mi-temps sur une volée d’une pied droit. Les coéquipiers d’Iker Casillas restent solide jusqu’à la fin du match et savourent ce succès après 44 ans d’attente depuis l’Euro 1964 victorieux.
Le vainqueur : l’Espagne championne d’Europe avec le beau jeu en prime
Depuis l’Euro 1984 et une finale contre l’Équipe de France, la sélection espagnole n’a pas figuré dans le dernier carré d’une compétition internationale. Lors de la Coupe du Monde 2006, la Roja du sélectionneur Luis Aragonés est confiante avec une nouvelle génération mais tombe sur une équipe de France portée par un grand Zinedine Zidane en 1/8ème de finale. Cette Coupe du Monde est la dernière compétition internationale disputée par le meilleur joueur espagnol de l’histoire, Raul. L’attaquant du Real Madrid est écarté de la sélection suite à une défaite en Irlande du Nord (2-3) en septembre 2006.
Luis Aragonès s’appuie sur le duo barcelonais Xavi-Iniesta au milieu de terrain et sur les attaquants David Villa et Fernando Torres. La Roja propose un jeu chatoyant de possession fait de passes courtes. Ce style de jeu, nommé le tiki-taka, enthousiasme le public et les observateurs. Lors du tournoi final en Suisse et en Autriche, les coéquipiers d’Iker Casillas impressionnent en laminant notamment deux fois les séduisants russes (4-1 en poule et 3-0 en demi finale). La Squadra Azzurra pose le plus de problèmes à cette belle équipe lors d’un quart de finale fermé (0-0, 4-2 tab). Mais le gardien madrilène se montre impérial lors de la séance des tirs aux buts.
En finale, malgré l’absence de David Villa, les Espagnols écœurent avec leur jeu de possession les Allemands fatigués (1-0). Xavi Hernandez est élu meilleur joueur du tournoi. L’Espagne au jeu plaisant succède donc à la Grèce au jeu minimaliste au palmarès du Championnat d’Europe des Nations. Suite à ce succès, Luis Aragonés passe le relais à Vicente Del Bosque. L’ancien entraîneur du Real Madrid sera un digne successeur avec un titre de champion du monde en 2010 et un nouveau titre de champion d’Europe en 2012. La Roja tentera la passe de trois cet été en France lors de l’Euro 2016.
La France : la phase finale catastrophique des Bleus
Vice-champions du monde en 2006, les Bleus passent les qualifications sans encombres dans un groupe difficile avec les champions du monde italiens et les Ukrainiens, quart de finalistes mondiaux. L’équipe de Raymond Domenech termine deuxième derrière la Squadra Azzurra malgré deux revers surprenants contre les Écossais. De nombreux sélectionneurs de la compétition placent la France dans les favoris de l’Euro 2008.
Les matches de préparation avant l’Euro sont satisfaisants (deux victoires et un nul contre des équipes Sud-Américaines) et permettent à l’attaquant Bafetimbi Gomis de gagner sa place dans le groupe pour le tournoi au détriment de Djibril Cissé. Pour la première compétition des Bleus sans Zinedine Zidane depuis l’Euro 96, les coéquipiers de Lilian Thuram sont placés dans le « groupe de la mort » de l’Euro avec les inévitables Italiens, les Hollandais et les Roumains. Le premier match contre la sélection des Carpates est motif d’inquiétudes avec un match nul insipide (0-0). La suite sera tout simplement pathétique avec une claque prise contre les virevoltants Néerlandais (1-4). Cette défaite est la plus lourde en match officiel depuis la défaite en Yougoslavie (1-5) lors du quart de finale retour de l’Euro 1968. Un dernier match catastrophique contre les rivaux transalpins (0-2) clôt le tournoi des Bleus. La blessure de Franck Ribéry, meilleur joueur offensif français, en début de match et une faute d’Eric Abidal dans la surface avec carton rouge et pénalty à la clé mettent rapidement fin aux derniers espoirs des Bleus.
L’Équipe de France rentre donc à la maison avec un bilan peu reluisant (deux défaites, 1 nul, six buts encaissés et un seul but marqué). La défense française se montre déficiente avec notamment Lilian Thuram décevant. Performant à la Coupe du Monde 2006, Willy Sagnol est également à court de forme après une saison tronquée au Bayern Munich et le milieu défensif de l’inter Milan, Patrick Vieira, n’a pas joué la moindre minute en raison d’une blessure récurrente. Raymond Domenech n’échappe pas aux critiques avec son coaching et son management défaillant. L’apothéose est la demande en mariage du sélectionneur à sa compagne Estelle Denis lors de l’interview d’après match suite à l’élimination.
Suite à cet échec, Lilian Thuram et Claude Makélélé prennent leur retraite internationale. Pour sa part, Raymond Domenech sauve sa tète lors du conseil fédéral du 3 juillet 2008. L’ancien coach lyonnais repart pour une nouvelle aventure avec les Bleus… et un nouveau fiasco avec la grève de Knysna des joueurs lors de la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010.